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Pour Alvaro Iniesta Perez, la sobriété est une réponse solidaire aux plus pauvres

RCF,  - Modifié le 27 mars 2018
Durant toute la période du Carême, RCF a mis l’accent sur la sobriété. Comment adopter une vie plus sobre et quel sens donner à cette transition ?
ATD Quart MondeATD Quart Monde

Pour évoquer ce thème, Stéphanie Gallet reçoit mardi 27 mars Alvaro Iniesta Perez, volontaire permanent chez ATD Quart Monde depuis quinze ans, délégué général adjoint du mouvement international ATD Quart Monde.
 

Un sentiment de honte lié à l'extrême pauvreté

En tant que volontaire permanent chez ATD Quart Monde, Alvaro Iniesta Perez a fait le choix de vivre aux côtés des plus pauvres avec sa famille. "Cela remonte à 1999, quand j’ai connu le mouvement ATD Quart Monde et ce choix du volontariat. J’ai commencé mon engagement dans un bidonville du Sud de Madrid. C’était un bidonville très loin de la ville. La rencontre avec ces familles isolées m’a fait me rendre compte combien cette femme était comme ma mère. Elle avait les mêmes rêves pour ses enfants que ceux de ma mère. Je ne pouvais pas bâtir ma vie sans tourner le dos à cette réalité" explique-t-il.

Pour Alvaro Iniesta Perez, la pauvreté peut être un choix volontaire, pas l’extrême pauvreté. "Le mot sobriété, quand on vient d’Espagne, fait penser à l’austérité. On ne choisit pas l’extrême précarité où notre vie est à la merci des autres. Le sentiment de honte est lié au fait de vivre dans la misère, ainsi que le poids de la culpabilité et l’enfermement. Vivre dans la pauvreté est comme voir un train passer devant nous sans que l’on puisse passer dedans. C’est comme si la vie ne nous appartenait pas" ajoute-t-il.
 

Vivre et travailler avec les plus pauvres

Ce volontaire permanent a donc fait l’expérience de la vie avec les plus pauvres. Il a également travaillé avec les plus pauvres. "Quand on habitait dans le Pas-de-Calais, on a voulu s’inscrire dans la vie quotidienne des gens par le travail. Cela permet de comprendre. Mon expérience était dans le travail précaire intérimaire, décharger un camion pendant deux heures, travailler à la chaîne une journée sans travailler le lendemain. Les plus abîmés n’y arrivent pas" précise Alvaro Iniesta Perez.
 

Consommer autrement pour rejoindre ces populations

La sobriété s’inscrit pleinement dans une volonté d’une partie de la société de vivre plus simplement. "C’est un choix qui mérite d’être fait mais si on le fait pour être plus en capacité de rejoindre ces populations. Sinon cela ne va pas changer la réalité de ces familles les plus exclues. Chez ATD Quart Monde nous faisons le choix de la sobriété mais c’est comme une réponse solidaire pour rejoindre une population et faire de cette rencontre une chance de changement pour toute la société" lance-t-il.

Pour Alvaro Iniesta Perez, il y a un vrai changement de mentalité et de regard à opérer au sujet des personnes qui vivent dans la pauvreté la plus  totale. "Depuis tout petit, on fait l’expérience de mettre les gens de côté" lance-t-il à ce sujet. Renoncer à la surconsommation est donc, pour Alvaro Iniesta Perez, un vrai moyen pour rejoindre les populations les plus précaires. "On peut faire des choix qui font la différence" conclut ce volontaire permanent d’ATD Quart Monde.

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