Parcoursup et Mon Master : les étudiants fixés sur leurs souhaits de formations
Le 2 juin au soir, les quelques 728 000 bacheliers découvraient leurs résultats d'admission en études supérieures sur la plateforme Parcoursup. Avant eux, dès 9h, les près de 250 000 candidats inscrits sur la plateforme Mon Master étaient fixés sur leur poursuite en d'études en Master. Souvent critiquées, parfois modifiées, toujours en place : Parcoursup et Mon Master auront orienté une promotion de plus à travers les catalogues de formation.
Les prochaines promotions universitaires en licence et en master ont appris hier les résultats d'admission sur les plateformes Parcoursup et MonMaster © DR"Oui", "Non","En attente", près d'1 millions de bacheliers et de candidats à l'entrée en master ont reçu hier leurs résultats d'admission sur les plateformes Parcoursup et Mon Master. Lancées respectivement en 2018 et 2023, ces plateformes ont été mises en place pour faciliter et centraliser les vœux et demandes de formations des étudiants en études entrant ou poursuivant des études supérieures. Pourtant beaucoup discréditent la plateforme, en particulier pour le stress qu'elle causerait et la sélection percu comme plus important qu'elle implique entre les étudiants.
Des étudiants qui s'adaptent aux plateformes
"J'ai essayé de ne pas penser aux masters, d'ignorer au maximum, pour découvrir sans a priori les résultats le jour J" indique Gabriel, étudiant en mathématiques à l'université et candidat cette année à plusieurs formations sur la plateforme Mon Master. Comme beaucoup d'autres étudiants cette année et les années précédentes, Gabriel critique aussi le caractère très redondant de la plateforme. Alors que celle-ci doit faciliter les candidatures et éviter la démultiplication des dossiers, les facultés ont tendance à redemander des pièces administratives déjà téléchargées sur Mon Master. "Le catalogue des formations est bien présenté, globalement c'est assez compréhensible. Mais au niveau des pièces demandées, certaines universités n'ont pas l'air d'être au courant qu'il y a beaucoup d'éléments qui ont déjà été pré-enregistrées". Un problème propre à la plateforme Mon Master et par lequel Parcoursup n'est pas concerné.
J'ai essayé de ne pas penser aux masters, d'ignorer au maximum, pour découvrir sans a priori les résultats le jour J.
Pour autant, si Parcoursup et Mon Master sont souvent discrédité par les étudiants, c'est en raison du stress qu'elles génèrent. La santé mentale, et en particulier celle des plus jeunes, a été déclarée grande cause nationale par l'exécutif et les étudiants attendent des mesures de la part de l'exécutif, à l'instar du dispositif "Mon soutien psy". Un besoin exacerbé par les plateformes Mon Master et Parcousup. D'après un sondage de l'asociation Article 1, 70% des jeunes se disent stressés ou paniqués à la veille de l'ouverture des vœux en 2024, alors qu'ils représentaient déjà 66% des interrogés en 2023. Les modifications apportées à la procédure Parcoursup par l'exécutif ne semblent pas arranger les choses. Cette année les étudiants devront désormais classer leurs vœux une fois ceux-ci obtenus. Un moyen d'accélérer le choix pour l'Éducation Nationale mais une source de stress en plus pour les étudiants. Toujours d'après Article 1, 47% des étudiants sont encore hésitants sur leur orientation après Parcoursup et 21% ne savent pas quoi faire après le bac.
Une suppression des plateformes jugée déraisonnable
Si beaucoup critiquent Mon Master et Parcoursup, les deux plateformes ont aussi leurs défenseurs. "Arrêtons de laisser un algorithme opaque […] décider de l’avenir de nos enfants" déclarait en 2022 Anne Hidalgo, alors candidate à l'élection présidentielle. À l'inverse Marie Duru-Bellat, professeur émérite de sociologie à SciencesPo estime que l'automatisation des sélections permet de supprimer certain biais. "Il y a peut-être des étudiants que ça a plutôt sécurisé d'avoir un tel dispositif. Là c'est une procédure normalisée, au-delà des soupçons de favoritisme." La suppression des plateformes Mon Master et Parcoursup est alors déraisonnable pour Marie Duru-Bellat. "On voit bien que l'on ne peut pas s'en passer avec le nombre de filières. Tous les pays européens ont un système qui y ressemble. Les quelques voix qui disent qu'il faut supprimer Parcoursup c'est du grand n'importe quoi".
Discréditées, Parcoursup et Mon Master ne sont pourtant pas que des oiseaux de mauvais augures. Gabriel intègrera à la rentrée prochaine son premier choix : une formation spécialisée en intelligence artificielle.




