Orne : transmettre, un défi aujourd'hui pour construire demain
Ils sont tailleur de pierre, directeur d’établissement de formation et agriculteur dans l’Orne. Tous sont impliqués dans un processus de transmission. Ils nous ont partagé leur joie de transmettre leur savoir et leurs valeurs aujourd’hui.
Trois invités nous ont partagé leur vision de la transmission à l’occasion de la soirée Génération y croire à Montligeon. © RCF OrneQue signifie transmettre ? Comment transmettre aux plus jeunes ? Que perd-on si on ne transmet pas les savoirs ? Trois invités nous ont partagé leur vision de la transmission à l’occasion de la soirée Génération y croire organisée par votre radio RCF Orne, lundi 13 octobre 2025. Autour du thème « Transmettre, un défi aujourd'hui pour construire demain », Philippe Giraud, tailleur de pierre à l'Atelier de la pierre à Longny-au-Perche, Bruno Nicole, directeur du centre de formation 3ifa à Alençon et Olivier Borel, président du Crédit agricole Normandie et agriculteur ornais nous ont partagé leur expérience.
La transmission d’un savoir-faire artisanal : la taille de pierre
Dans son atelier dans le Perche ornais, Philippe Giraud a reçu une cinquantaine de stagiaires souhaitant se former à la taille de pierre. De ce travail de transmission, il retient « la joie du travail de la main », sans technologies, « la joie aussi de s’inspirer de la sagesse des anciens ». Dans son atelier, on trouve la prière de l’artisan, une prière de moine copiste. « Les jeunes qui viennent à mon atelier connaissent cette prière. Elle peut être comprise par quelqu’un qui ne croit pas en Dieu mais qui croit en des valeurs. » L’artisan, qui a notamment œuvré sur la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, a à cœur de partager ces valeurs pour donner « de la lumière et du sens à la vie de ces jeunes qui sont en quête de sens et en perte de repères ».
En établissement de formation, la joie de former les professionnels de demain
« Quand on fait de l’enseignement, on n’attend pas spécialement de mercis », rappelle Bruno Nicole. Il est le directeur du centre de formation 3ifa basé à Alençon. Pour lui, « il y a de très grandes joies assez simples : celles de voir des jeunes qui sont arrivés un peu cabossés et voir que ces jeunes, qui ressortent de l’établissement trois, quatre ou cinq ans après, sont transformés et de très grands professionnels ». Le directeur du 3ifa est également admiratif de la volonté de ces jeunes en formation. L’une des élèves, sacrée meilleure apprentie de France en coiffure en 2013, avait par exemple reproduit une centaine de fois le chignon qu’elle a ensuite présenté au concours. Autre exemple de réussite passé par l’établissement alençonnais : David Gallienne, chef étoilé et vainqueur de Top Chef 2020. « La joie n’est pas que de faire des David Gallienne mais de voir des gamins qui réussissent, sont prêts à affronter les réalités du monde professionnel et sont bien dans leur peau. »
« Je vois des jeunes impliqués, qui s’engagent, qui reprennent des bons chemins… »
Olivier Borel, président du Crédit agricole Normandie, retient, lui, que « dans ce discours ambiant, un peu morose, on a quand même des jeunes qui ont envie d’avancer dans le métier qu’ils font, qui prennent des risques ». En agriculture, il affirme : « il faut que tous les maillons de la filière soient solidaires » pour assurer la transmission des exploitations agricoles. Lui-même agriculteur dans l’Orne, Olivier Borel a entamé une démarche de transmission de son exploitation à ses fils.
Écoutez l’intégralité de ces témoignages dans notre émission en haut de la page.


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