"On a l'impression que nos gouvernants ne savent pas ce qui se passe en bas!"
Lors d'une conférence de presse, Jean Deguerry a présenté les contraintes qui pèsent de plus en plus sur le budget départemental qui sera débattu lundi en session
©RCF Pays de l'Ain 2025Le brouillard enveloppant Bourg en Bresse ce jeudi matin est motif de plaintes autour de la table au moment d’entamer le point presse du président du Conseil Départemental. Un brouillard comme celui dans lequel se trouve globalement tous les acteurs publics dans un contexte parlementaire instable. Une chose est sûre : il se dissipera pour un serrage de ceinture plutôt que pour le soleil.
60 départements seront mals à la fin de l'année. 60 sur 104!
Jean Deguerry
Face à la rigueur qui exige l’effort de tous et aux ponctions répétées de l’Etat sur les finances départementales depuis trois ans, l’exécutif départemental se dit contraint d’augmenter l’unique levier fiscal qui lui reste : les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), c’est-à-dire les frais de notaire, augmenteront de 0,5 points au 1er janvier. Ils ne toucheront pas les primo accédants. Cela ne couvrira pas toutes les contributions au profit de l’Etat. Pour tenir, le département va lisser des dépenses. Les investissements devraient être autour de 148 M€ les prochaines années en moyenne (145M€ seront programmés pour 2026). Il y aura recours à l’emprunt. Mais l’objectif à long terme est « d’être moins endetté en 2028 qu’on ne l’était en 2015 ».
Le Département compte aller chercher de l’argent ailleurs, via des coopérations avec l’Europe sur le programme Life de la communauté de communes de la Dombes, pour préserver la ressource en eau, ou avec le canton de Genève sur les investissements dans le Pays de Gex, « On met 1€, ils mettent 1 € », sous réserve que le principe soit validé par les suisses.
Des créations dans le secteur de la petite enfance.
Le secteur de la petite enfance, dans un département qui gagne des habitants, est en tension « il manque des postes, on va en créer ». Une vingtaine de créations est programmée sur trois ans.
Parallèlement le directeur des services étudie finement les possibilités de non remplacement de départs en retraite, de transformation de postes et de recours à l’IA pour gérer la masse salariale dont le coût a augmenté de 25M€ depuis le tournant du siècle pour un nombre d’agents resté équivalent. « Nous sommes l’un des départements qui a la plus petite dépense de fonctionnement par habitants » précise le directeur général des services, François Genest, pour saluer l’engagement des agents.
Le Département maintien son aide aux communes, convaincu de l’effet de levier sur l’emploi et l’activité local.
De retour d’un séminaire sur l’intelligence artificielle, Jean Deguerry et François Genest sont convaincus de l’importance « de prendre le train en marche ». L’IA comme outil d’aide à la gestion prévisionnelle des ressources et des pistes d’économie. « Si on ne le fait pas, on sera de toute façon submergés par la vague » soutient François Genest qui veut se servir de l’outil plutôt qu’il ne le desserve.
« Est-ce que demain on aura deux IA face à nous en conférence de presse ? » demande, goguenard, un confrère. « On commencera par transformer le rang en face de nous » répond François Genest du tac au tac, tout sourire.
En sortant, le brouillard est toujours là. La session, elle, démarre lundi.


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