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Nous avons besoin des historiens

Nous avons besoin des historiens

RCF,  - Modifié le 16 janvier 2020
La mort de Jean Delumeau est l'occasion pour François Huguenin de réfléchir à la nécessité des historiens.
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La mort de l’historien Jean Delumeau a créé une pudique mais réelle émotion dans les milieux universitaires et dans la galaxie catholique. Cet historien respecté de tous pour ses travaux était aussi unanimement apprécié pour son affabilité.

Né à Grasse en 1923, animé d’une foi catholique ardente, il déroule le cursus des meilleurs en montant à Paris : Henri IV, Normale Sup, et deux thèses d’histoire dans le sillon de la fameuse École des Annales. A Rennes, puis à Paris I et enfin au Collège de France où il occupa la chaire d’Histoire des mentalités religieuses dans l’Occident moderne pendant près de vingt ans, il fut un inlassable passeur, à l’aise avec les étudiants comme avec les médias.

La Peur en Occident, XIVe-XVIIIe siècle, Une Histoire du Paradis, l’Aveu et le pardon sont autant de livres qui ont marqué une génération. Auscultant les thèmes de la peur des fins dernières, de la représentation de l’Enfer, du Paradis et du Purgatoire, ou les évolutions de la confession, ils ont montré que le rapport à la foi et à la religion ne peut faire l’économie du regard de l’historien.

Dans un essai où le catholique qu’était Jean Delumeau n’hésitait pas à s’engager, Le christianisme va-t-il mourir ? on trouve cette phrase que j’aimerais livrer à votre méditation. Alors que sur les réseaux sociaux, bien des voix s’agitent pour nous faire croire que l’Église est dans une situation désespérée, et que, jusqu’au sommet de l’Église, le pape François est attaqué comme s’il s’agissait de sauver l’Église contre lui, écoutons la sagesse de Jean Delumeau, replaçant notre présent dans le temps long : « Le Dieu des chrétiens était autrefois beaucoup moins vivant qu’on ne l’a cru, et il est aujourd’hui beaucoup moins mort qu’on ne le dit. »

Je ne rentrerai pas dans la nouvelle polémique sur le célibat des prêtres, célibat dont personnellement je reconnais toute la beauté spirituelle, en sachant néanmoins qu’il n’est pas le modèle unique du catholicisme, notamment oriental. Mais quand on songe à l’importance du phénomène du concubinage des prêtres durant certaines périodes du Moyen Âge, on se dit que la connaissance historique vient à point nommé nous aider à prendre du recul sur des débats actuels trop souvent instrumentalisés et caricaturaux.

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