Noël, c’est pas (toujours) facile : mode d’emploi pour des fêtes sereines
Chaque année, Noël suscite des attentes immenses. Il peut être un moment de joie mais aussi de stress, de tensions et parfois de solitude. Ce « syndrome de Noël », mélange de désirs profonds et de frustrations, met en lumière le fossé entre l’idéal rêvé et la réalité vécue. Pour aider chacun à traverser cette période sans pression, la Maison Familya de Nancy lance, du mercredi 10 au samedi 13 décembre 2025, l’initiative « Survivre aux fêtes : mode d’emploi ». Claude Guary, conseillère conjugale et familiale, et Astrid Le Bourgeois, chargée de communication, en dévoilent les objectifs et les temps forts.
Survivre à NoëlCe qu'il faut retenir :
- Le syndrome de Noël existe bel et bien.
- Beaucoup ne veulent plus fêter Noël tant la pression est forte.
- Dédramatiser, c’est d’abord être écouté.
- Noël se réinvente à chaque étape de la vie.
Nicolas Dufour : Chaque année, Noël peut apporter autant de joie que de tensions. C’est une réalité dont la Maison Familya de Nancy est pleinement consciente. Vous proposez cette année une initiative inédite pour accompagner les familles. Claude Guary, existe-t-il vraiment un « syndrome de Noël » ?
Claude Guary : Oui, tout à fait. Noël est un moment profondément ambivalent. Pour nous les chrétiens, Noël est ce temps spirituel fort de l'Avent et c'est aussi un temps d'attente. On a envie d'aller vers cette naissance, de se préparer dans notre cœur. Il ne faut pas oublier que c'est le Christ qui arrive. Il y a quelque chose qui nous dépasse. Mais plus largement, au sein des familles, Noël suscite beaucoup d’attentes, de désirs, parfois idéalisés. C'est une période qui peut aussi générer frustration, inquiétude, anxiété, voire rejet. Dès novembre, la communication autour des fêtes s’intensifie, créant une pression sociale forte. Souvent, le décalage entre l’idéal espéré et la réalité vécue devient source de souffrance.
Nicolas Dufour : Et c’est un sujet que vous retrouvez régulièrement chez les personnes que vous accompagnez…
Claude Guary : Oui. J’accompagne, par exemple, beaucoup de parents pour qui Noël est devenu un moment très difficile. Certains vivent des conflits familiaux liés à des choix de vie non acceptés, d’autres sont simplement épuisés par les obligations liées à cette période.

« Beaucoup ne veulent plus fêter Noël tant la pression est forte »
Nicolas Dufour : Astrid Le Bourgeois, vous êtes chargée de communication de Familya Nancy. En diffusant vos supports de communication, avez-vous eu des retours marquants ?
Astrid Le Bourgeois : Oui, énormément. Bien sûr, il y a des familles très heureuses de célébrer Noël. Mais beaucoup témoignent d’un véritable épuisement face à la période. Certaines ne veulent tout simplement plus fêter Noël parce qu’elles ont le sentiment que « de toute façon, ça se passera mal ». D’autres ne voient plus le sens de célébrer Noël. On ressent parfois une déconnexion avec la signification profonde de cette fête.
Nicolas Dufour : Claude Guary, vous insistez souvent sur la nécessité de dédramatiser les fêtes.
Claude Guary : Oui. Et on dédramatise surtout quand on est écouté. Si une mère, par exemple, peut dire qu’elle est fatiguée et qu’elle aimerait faire autrement, cela peut apaiser énormément de tensions. L’écoute est un véritable outil de paix.
Nicolas Dufour : Et puis il y a l’organisation, les déplacements, parfois sur plusieurs centaines de kilomètres…
Claude Guary : Tout cela a un coût, financier et émotionnel. Traverser la France, apporter des cadeaux, répondre à des attentes implicites… Cela crée une pression énorme. Et la question des cadeaux, notamment, est un vrai enjeu.
Nicolas Dufour : Astrid, vous évoquiez une tendance, notamment à Nancy, vers des cadeaux plus écoresponsables.
Astrid Le Bourgeois : Oui, on voit émerger une volonté de consommer autrement, notamment via les marchés de Noël écoresponsables. Cela correspond à un désir de sobriété et à un rejet du consumérisme.
Claude Guary : C’est une belle démarche, mais ça ne fonctionne que si toute la famille adhère. Si l’un arrive avec un cadeau fait maison et l’autre avec un présent très coûteux, cela peut créer des incompréhensions. Tout est dans l’équilibre et le dialogue.
Un programme centré sur l’écoute, le partage et le sens
Nicolas Dufour : Pendant les quatre jours de la manifestation proposée par Familya, le dialogue occupe une place centrale. Claude Guary, vous intervenez notamment lors d’un atelier réflexion le jeudi soir.
Claude Guary : Oui. Je proposerai un court topo suivi de temps d’échanges en binômes ou en groupe. L’un des thèmes sera justement le cadeau : comment donner, comment recevoir ? Comment accueillir un cadeau qui ne correspond pas à nos attentes ? L’idée est de remettre du sens et de la paix dans ces moments-là.
Nicolas Dufour : Astrid, vous portez une attention particulière aux personnes seules.
Astrid Le Bourgeois : Oui. Vendredi soir, nous organisons un dîner de Noël spécialement pour elles. Chacun vient comme il est, avec quelque chose à partager. L’objectif est simple : ne laisser personne de côté, offrir un moment de chaleur et de rencontre.
Claude Guary : J’accompagne beaucoup de personnes séparées ou divorcées : pour elles, ne pas avoir les enfants à Noël est un vrai déchirement. Parfois, retrouver d’autres personnes qui vivent la même situation peut être une bouffée d’air. Et il y a aussi celles et ceux qui transforment cette solitude en engagement et vont servir un repas aux plus démunis. Chacun cherche une manière juste de vivre ce moment.
« Noël se réinvente à chaque étape de la vie »
Nicolas Dufour : Comment vivez-vous Noël, personnellement ?
Claude Guary : Aujourd’hui, c’est plus paisible, les enfants ont grandi. Mais il reste les cadeaux, les repas, et pour moi l’importance de la dimension spirituelle. Ne pas oublier le sens premier : la naissance du Christ.
Astrid Le Bourgeois : Noël est un grand écart permanent. Cette année, ce sera dans la famille de mon mari. Cela demande de l’organisation, et c’est normal : Noël change avec les étapes de la vie.
Claude Guary : La famille évolue sans cesse. Ce qui évite les tensions, c’est de pouvoir parler, exprimer ses besoins, oser dire ce qui est important pour soi.
Informations pratiques
La Maison Familya se situe 26 rue Saint-Léon à Nancy, juste en face de la gare.
Le programme commence mercredi 10 décembre à 15h et se termine samedi 13 décembre à 16h30 avec un conte de Noël. Toutes les informations sont disponibles sur : familya-nancy.fr


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