Napoléon, l’épopée immersive : quand l’histoire prend vie en réalité virtuelle à Bruxelles
Sous le dôme du Musée royal de l’Armée à Bruxelles, une nouvelle expérience immersive vous propulse dans les mémoires de Napoléon Bonaparte. Grâce à la réalité virtuelle, le public traverse les grandes batailles, les heures sombres et l’héritage durable de l’empereur. Rencontre avec Baudouin de Troostembergh, cofondateur du projet Sandora, à l’origine de cette plongée inédite au cœur de l’Histoire.
©SandoraUn empereur ressuscité par la technologie
Dès les premiers instants de l’expérience, le visiteur est happé par l’ambiance. Le casque de réalité virtuelle vissé sur la tête, on se retrouve face à Napoléon, sur son rocher de Sainte-Hélène, solitaire et vieillissant. Il commence à parler, à se raconter. Sa voix, choisie avec soin pour correspondre à l’imaginaire collectif, guide le spectateur à travers les épisodes marquants de sa vie. Peu à peu, les scènes prennent forme : la réunion d’état-major à la veille d’Austerlitz, la montée solennelle de la colonne Vendôme, le chaos de la Bérézina… Jusqu’au dernier exil.
Ce dispositif n’est pas un simple divertissement. Sandora, société à l’origine du projet, revendique une double ambition : captiver et instruire. Leur objectif est clair : « Inspirer toutes les générations » grâce à une immersion complète dans les récits du passé. Pour cela, ils conjuguent rigueur historique et prouesse technologique. Baudouin de Troostembergh, ingénieur de formation et passionné d’histoire, a trouvé ici le terrain idéal pour fusionner ses deux mondes. Chaque détail est vérifié, chaque costume validé, chaque dialogue documenté avec le soutien d’un comité scientifique rigoureux. Ce sérieux a permis à l’expérience de s’ancrer dans un musée et non dans un parc à thème.
Une fresque historique au-delà de la légende dorée
L’expérience ne se contente pas d’illustrer l’histoire dorée et héroïque du petit caporal devenu empereur. Si les grandes victoires militaires sont bien là, l’envers du décor n’est pas occulté. Les zones d’ombre, les violences, les massacres sont évoqués sans détour. Cette honnêteté narrative constitue l’une des forces du projet : offrir une vision nuancée, loin de l’histoire caricaturale, et plus proche des réalités complexes du personnage.
Au-delà des champs de bataille, le parcours s’intéresse aussi à l’héritage laissé par Napoléon. Son œuvre institutionnelle (du Code civil aux réformes administratives) est explorée pour en révéler la portée contemporaine. Comment ce legs influence-t-il encore nos sociétés modernes ? C’est l’une des questions soulevées dans cette immersion de trente minutes, pensée comme une passerelle entre passé et présent. L’objectif ?
on veut donner les clés de lecture du passé pour mieux comprendre le présent et surtout préparer l’avenir.
Quand l’Histoire devient une aventure pour tous
Avant de plonger dans la réalité virtuelle, les visiteurs sont invités à traverser un espace muséal. On y découvre des pièces authentiques : uniformes, armes, objets d’époque. Cette première phase joue un rôle essentiel : elle prépare le spectateur, le connecte au réel avant de le projeter dans le monde virtuel. L’immersion n’en est que plus forte. Le voyage en VR se déroule ensuite en plusieurs actes, chacun introduit par Napoléon lui-même, qui vous entraîne dans ses souvenirs.
La dernière étape réserve une surprise singulière : un jumeau numérique de l’empereur, capable de répondre aux questions. Un échange interactif et pédagogique qui prolonge l’expérience, notamment pour les plus jeunes. Car c’est bien l’un des défis relevés par Sandora : rendre l’Histoire accessible à tous, des enfants aux grands-parents, sans céder à la simplification. L’exposition, visible jusqu’à la mi-août, s’adresse au grand public, avec une volonté affirmée de transmission et d’éveil culturel.


Voyager dans le passé à la découverte des civilisations qui ont marqué notre temps, apprendre à connaître ceux qui nous ont précédés...
"Histoire de comprendre", en partenariat avec l'asbl "Roma
