Il avait travaillé pour Le Monde et La Croix, Henri Tincq était journaliste spécialiste des religions. Il est mort dimanche 29 mars à l'âge de 74 ans, victime de l'épidémie de coronavirus.
Après des études à Sciences Po et à l'École supérieure de journalisme de Lille (ESJ), Henri Tincq a rejoint la rédaction La Croix en 1972, devenant successivement chef du service Politique, rédacteur en chef adjoint et chef du service d'information religieuse. C'est dans ce domaine de l'information religieuse, qu'il a continué sa carrière au journal Le Monde à partir de 1985.
Pendant 20 ans, Henri Tincq a suivi avec passion le pontificat de Jean Paul II, puis celui de Benoît XVI. Si sa plume était parfois incisive, il n'hésitait pas à qualifier le pape polonais de solaire, reconnaissant son charisme et son courage contre tous les systèmes d'oppression.
Plus critique à l'égard de Benoît XVI, Henri Tincq considérait sa renonciation comme le symptôme d'une crise de l'Église, qu'il na cessé de décrypter dans différents essais, saluant l'esprit de réforme implusédu pape François. Parmi ses derniers ouvrages, citons "La grande peur des catholiques de France" (éd. Grasset, 2018) ou "Vatican, la fin d'un monde" (éd. Cerf, 2019).
Malgré des prises position parfois tranchées, le chrétien humaniste qu'il était ne se départissait ni d'une forme de jovialité ni d'une certaine modestie. Henri Tincq, c'était un journaliste passionné d'une Église qu'il avait, confessait-il, cependant du mal à reconnaître quand elle tombait dans la tentation de la peur et du repli sur elle-même.
[ARCHIVES] HENRI TINCQ SUR RCF - Le journaliste Henri Tincq a été plusieurs fois invité sur RCF, pour commenter la vie de l'Église :
- à l'occasion du 10e annniversaire du cardinal Jean-Marie Lustiger, en 2017 ;
- À l'occasion de la parution de son ouvrage 'La grande peur des catholiques de France', en 2018, il était invité dans Le Temps de le dire et En toutes lettres ;
- En octobre 2019, il était invité à réagir sur la crise que traverse l'église.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !