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Mgr Michel Aupetit: "les politiques eugénistes sont en train de triompher"

Un article rédigé par Jean-Baptiste Le Roux - RCF,  - Modifié le 17 janvier 2020
Le texte relatif à la révision des lois de bioéthique arrive au Sénat mardi 21 janvier prochain. Pour l’archevêque de Paris, les opposants au texte doivent descendre dans la rue.
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Après le vote en première lecture à l’Assemblée nationale en octobre dernier, le texte relatif à la révision des lois de bioéthique poursuit son itinéraire législatif. Il sera débattu en séance publique à la chambre haute à partir du 21 janvier prochain. Avant cet examen, les sénateurs ont eu l’occasion d’apporter quelques modifications à la version votée à l’Assemblée nationale. Parmi elles, l’instauration d’une double filiation maternelle, pour un enfant né par procréation médicalement assistée (PMA), ainsi que l’extension du diagnostic préimplantatoire aux anomalies chromosomiques.
 

"La manifestation est une façon de s'exprimer"

Pour Mgr Michel Aupetit, interrogé sur RCF, "on pouvait penser que les sénateurs avaient une certaine forme de sagesse, et qu’on pouvait compter sur une certaine réserve de leur part. En réalité, il y a une aggravation du texte. On a l’impression qu’il y a une perte totale de conscience. […] On est en train de dériver totalement". L’archevêque de Paris revient également sur l’objection de conscience. "Ce n’est pas un droit, c’est un devoir. Le médecin devient un prestataire de service qui refuse quelque chose. Ce n’est pas tout à fait comme ça que se passe la médecine" ajoute-t-il.

L’Eglise catholique dénonce les dérives du texte. Et les opposants au projet de loi se préparent à descendre, une fois encore, dans la rue. Une grande manifestation est prévue dimanche 19 janvier. L’archevêque de Paris ne précise pas s’il se rendra à cette marche. "Chacun son travail. Mon travail à moi, c’est de dire une parole, lorsque quelque chose ne va pas. Ceux qui n’ont pas la parole, il faut qu’ils s’expriment d’une autre manière : les réseaux sociaux, les manifestations. La manifestation est une façon de s’exprimer" lance-t-il.
 

La médecine glisse vers une prestation de service

Avant d’être ordonné, Mgr Michel Aupetit était médecin. Pour lui, la fonction de médecin évolue au fil de ces lois. "Autrefois j’avais le sentiment qu’il y avait une relation médecin-malade basée sur une confiance mutuelle. On est en train de faire glisser la médecin vers une prestation de service, un phénomène contractuel. Je paye, j’ai droit. Je crois que le médecin met sa compétence au service d’un autre dans le cadre d’une relation de confiance mutuelle" estime l’archevêque de Paris.

"Si on permettait aux gens de s’intéresser vraiment, les gens se réveilleraient en conscience. Ils ne voient pas réellement quel est le problème. On verra dans cinquante ans les problèmes, comme cela s’est posé pour d’autres choses, comme l’anonymat des dons de gamètes. Il faut anticiper les problèmes, ne pas les subir. Et c’est ce que l’on essaie de faire" conclut le prélat.
 

Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, au micro de Pauline de Torsiac:


 
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