Mgr Hervé Gosselin: Evêque d'Angoulême
Il y a des jours comme aujourd’hui où les perspectives ne sont pas excellentes : il y a d’abord ce confinement : pas moyen de programmer une bonne ballade ... et cette pandémie qui continue à tuer ! Et pour nous chrétiens c’est Vendredi-Saint : un chemin sanglant nous attend avec la mort de l’Innocent. Au fond, je n’ai pas envie de célébrer cette ignominie. Comme pour les prisonniers de Platon dans le mythe de la Caverne, peut-être voyons-nous la réalité qu’avec des ombres projetées auxquelles s’ajoutent nos illusions ?
On nous annonce un effondrement. C’est bien le cas pour les apôtres qui voient leurs espoirs s’évanouir dans la mort infâme qui leur arrache l’être aimé. Je partage leur avis
« On croit que tout est fini et voici que le rouge gorge se met à chanter ! » nous dit Claudel. Chrétien, je vis la passion avec le Feu de la résurrection. Avec la douleur coexiste la joie d’être aimé passionnément par un cœur transpercé. C’est une semaine de pleine lune « à quoi sert de maudire la nuit ? ». On peut marcher comme en plein jour « Mort où est ta victoire ? »
De jour j’aperçois chez le voisin un pommier en fleurs et mon arbre de Judée est déjà resplendissant Il faut écouter les oiseaux et regarder les fleurs. Comme le rameau l’olivier dans le bec de la colombe annonce une terre hospitalière aux confinés de l’arche de Noé, l’Esprit Saint de Dieu vient sur ma tête avec une parole de vie, une annonce de victoire. Encore un peu de temps et vous verrez dit le Seigneur. Finalement, aujourd’hui est le jour que je préfère. C’est le bel aujourd’hui de Dieu, jour de douloureuse JOIE.
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