Le matin, c'est un mot tout simple. Si simple qu'on en oublie parfois même l'origine. "Rien de transparent dans le mot matin, et de fait tout le monde a oublié qu’au départ, il y a une déesse" explique Jean Pruvost. Il faut y retrouver en effet Matuta, qui était pour les Romains la déesse du matin, la déesse de l’Aurore.
On l’appelait plus précisément Mater Matuta, littéralement la mère du matin, de la "bonne" heure, d’où l’expression d’ailleurs de bonne heure. Les associations de mots sont souvent éloquentes : on évoque bien la "naissance" du jour, puisqu’à l’origine du "matin", il y a le mot mère, celle qui "donne le jour" à un enfant. De la déesse Matuta est donc venu matutinus, matinal, et matutinum le matin. Et tout récemment "la" matinale !
Ce mot, bien connu et devenu courant pour les personnes qui écoutent la radio quotidiennement, est assez récent. Au Xème siècle est attesté le mot "matin", puis en 1120 l’adjectif "matinal". Il restait à en faire un nom. En fait, c’est passé par la formule "émission matinale" depuis les années 1960, qu’on a défini comme étant l’ensemble des émissions animées entre 6 h et 9 h du matin.
Avant, ce sont les prématinales, souvent de simples rediffusions. En fait ce n’est qu’à la fin du XXème siècle, qu’on a commencé pour les auditeurs à abréger en "matinale". Pour preuve qu'il s'agit d'un terme récent, c'est dans le millésime 2018 du Petit Larousse que le mot "matinalier" fait son apparition. "Journaliste assurant la présentation d’une matinale à la télévision ou à la radio" peut-on lire notamment.
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