L'Orée 85, une ancienne écluse strasbourgeoise transformée en tiers-lieu

RCF: Comment il est né ce projet de lieu alternatif? Est-ce qu'un jour vous vous êtes réveillé en disant "tiens on va réhabiliter une écluse"?

Maxime Billmann: Plus ou moins oui, mais avant d'avoir l'écluse, dans un premier temps c'était juste l'envie d'un projet alternatif si je puis dire, qui correspond un petit peu plus avec nos valeurs et nos modes de vie, à la façon dont on a envie de s'ancrer en société. C'est plus précisément une idée que j'ai eue il y a 3/4 ans quand j'étais encore à Paris, que j'avais une grande envie de revenir à Strasbourg avec un projet qui n'était pas encore dessiné à l'époque. J'en ai parlé avec Lola et Manon qui ne se connaissaient pas et il se trouve qu'elles étaient à une période de leur vie où l'envie de se lancer dans un projet de ce type leur allait pas mal. On s'est retrouvés tous les trois littéralement dans un appartement pour habiter ensemble et donner une forme à ce projet.

RCF: Très très rapidement, pour les personnes qui découvriraient le projet, qu'est-ce qu'on pourra y trouver en terme d'évènements, en terme de produits aussi?

M.B: La programmation culturelle on la veut vraiment variée, on y trouvera autant des ateliers de cuisine, de jardinage, des cours de danse, un terrain de badminton ou une table de ping-pong, que des écoutes de podcasts, des marchés de producteurs, des concerts, des visionnages de films sur du matériel de cinéma ancien... La programmation est super variée, du théâtre et de la danse, on n'a aucune limite, on oeuvre vraiment avec ce qui se fait localement et du coup les possibilités sont vraiment infinies, il y en aura pour tout le monde et pour tous les goûts. Ce qui me fait passer à la restauration que l'on veut vraiment accessible aussi, tant en terme de tarifs que de concepts, on passera des choses comme la planchette, des pommes de terre grenailles, des samoussa de choucroute, qui sont notre petite création originale, au gravelas de truites ou à des produits un petit peu plus travaillés. Bières et vins locaux seront également au menu. La ligne directrice dans tout ça c'est vraiment le local, le bio si possible mais au moins en agriculture raisonnée. Il y aura de la viande aussi, on n'a pas envie d'exclure là-dessus, on en mange de moins en moins tous les trois mais on a envie que les gens puissent avoir des portes d'entrées sur ce lieu et la restauration en fait partie donc on ne veut vraiment pas être excluants sur aucun des aspects de la restauration. Il y aura surtout une grande terrasse de 80m² et un espace vert de 500m² en bordure d'écluse! Le cadre en soit c'est quelque chose qu'on a hâte aussi d'offrir aux gens!

RCF: Est-ce que vous pouvez juste nous redire le lieu?

M.B: Très précisément, 32 Impasse de l'Écluse, une adresse qui était inconnue pour nous avant qu'on ait l'appel à projet, et plus grossièrement entre le quartier de l'Elsau et la Plaine des Bouchers. Sinon c'est aussi le long du canal du Rhône au Rhin, face de la fourrière communale, ou encore du restaurant "Le Cannibale". Il ne doit pas y avoir trop de concurrence de public!

RCF: Et si on passe à vélo le long du canal, on pourrait vous trouver pour faire une étape?

M.B: Exactement, c'est surtout à vélo que c'est le plus accessible en vrai, il n'y a plus qu'à traverser le petit pont à côté de l'écluse. On est à 10mn du centre ville finalement, tout en étant hors centre-ville ce qui permet vraiment la sensation d'évasion!

Ce projet voit le jour grâce à l'Atelier NA qui les a aidé à organiser plusieurs chantiers participatifs et BOMA qui leur a permis d'avoir des matériaux de réemploi pour le chantier.