Logements sociaux: Levens exonérée pour trois ans
Une commune des Alpes-Maritimes va faire envie à ses voisins. Levens est exemptée de loi SRU pour trois ans. explications et réactions.
la commune de Levens - RCFSeule commune de la métropole Nice Côte d'Azur qui peut être exemptée de loi SRU (quotas de logements sociaux par communes), Levens (Alpes-Maritimes) ne se prive guère de se faire exonérer. Après une année, d'exemption, voilà un prolongement de trois ans voté en conseil ce vendredi 11 juillet. Ce cas particulier est prévu par la loi. les communes faiblement attractives du fait de leur isolement ou des difficultés d'accès aux bassins de vie et d'emplois sont parmi les critères déterminants.
Levens, commune attractive ?
La décision n'est pas du goût des écologistes au Conseil Métropolitain. Pour Juliette Chesnel-Le Roux, "appliquer la loi, ça veut dire penser aux gens qui travaillent. Les logements sociaux, ce n'est pas que des logements pour des pauvres, ce sont des logements pour les gens qui travaillent". L'élue estime que les critères d'exception ne sont pas bien pensés. "La loi dit qu'une ville peut être exemptée si elle est isolée des zones d'activité or Levens a augmenté sa population, donc on ne peut pas dire qu'elle est faiblement attractive. Et elle est à moins de 30 minutes de la zone de Carros et de l'Ecovallée, donc c'est une zone d'activité" veut croire Juliette Chesnel-Le Roux.
Un désaccord local et national
Anthony Borré, n'est pas de cet avis. Le vice-président de la métropole souligne avoir fait valoir "des chiffres qui démontrent que la commune de Levens est beaucoup moins concernée par le bassin d'emploi que d'autres communes de la métropole, avec des éléments de l'INSEE à l'appui". Il poursuit: "Ce sont ces éléments qui nous permettent de montrer au préfet que nous remplissons les critères légaux pour pouvoir le demander". Justement Les Ecologistes vont "interpeller le préfet" sur ce dossier. En attendant la réponse, les deux élus, opposés sur la question des logements sociaux ont un regard national sur cette décision: l'opposition craint que d'autres collectivités décident de demander des exemption. Anthony Borré a son avis sur la question: "si j'étais en responsabilité nationale, je ferais en sorte que cette loi SRU soit considérablement modifiée, car je considère qu'il faudrait fixer des objectifs de création de logements sociaux en fonction de la réalité du territoire, et pas un taux uniforme venu du national". Le désaccord sur ce sujet restera profond.
