L’hôtel-restaurant de Fontevraud : de l’argent public gaspillé ?

Après le rapport de mai dernier qui visait l'association Fontevraud Centre Culturel de l'Ouest, la chambre régionale des comptes (CRC) s’intéresse à Fontevraud Resort, la société d’économie mixte qui gère l’hôtel 4 étoiles et le restaurant 1 étoile de l’abbaye.
Un hôtel 4 étoiles financé par la Région
La société d’économie mixte Fontevraud Resort est en partie gérée par la Région des Pays de la Loire. Or, est-ce le rôle d’une collectivité publique de financer un établissement de luxe ? C’est la question que pose le président de la chambre régionale des comptes, Bertrand Diringer : « Cela ne rentre pas véritablement dans les compétences d’une collectivité publique de gérer un établissement de cette catégorie. On peut s’interroger sur le bienfondé d’une gestion publique d’un tel équipement. »
Mauvaise gestion
Par ailleurs, le rapport pointe une mauvaise organisation de l’établissement. « La gestion n’a pas été vraiment suivie, notamment les stocks de vins et de nourriture. Il y a également eu des achats de matériels informatiques peu avisés. Tout cela a contribué à alourdir les charges », explique le président de la CRC. Par ailleurs, certaines primes accordées à des cadres n’auraient pas dû l’être : « les primes ont été versées bien que la performance n’était pas au rendez-vous puisque l’établissement était déficitaire », avance Bertrand Diringer.
L’argent public pour éponger les dettes
À cause de cette mauvaise gestion, des retards de travaux et d’un contexte touristique difficile, la société Fontevraud Resort a perdu plus d’un million d’euros entre 2014 et 2016. Si elle a été sauvée, c’est grâce à la Région estime Bertrand Diringer : « c’est une société qui a été tenue à bout de bras par la collectivité régionale et donc indirectement par le contribuable. La Région a pris en charge un certain nombre de dépenses en minorant le loyer et lorsque la société a été en cessation de paiement, la Région a dû recapitaliser pour éviter sa liquidation judiciaire. »
Contactée à plusieurs reprises, la Région n’a pas donné suite à notre demande d’interview.
