Les Républicains préparent l'alternance
Son élection avait ouvert une brèche pour une transformation de la ligne ultra droitière des Républicains, flirtant avec les thèmes de l’extrême droite, portée - après la déroute de la présidentielle - par Laurent Wauquiez. Souvenez-vous : elle avait mené les Républicains dans le mur à l’occasion des européennes de mars dernier avec le plus bas score (8,5%) jamais recueilli par cette formation de la droite parlementaire à un scrutin européen.
Christian Jacob doit s’atteler à un chantier considérable
Et il le sait. D’autant que les vents sont assez contraires. Les Républicains sont pris en tenaille par l’extrême droite et par la République en marche qui mène la politique économique et sociale et toutes les réformes que la droite prétendait conduire. Le tâche principale dans un premier temps sera d’éviter une hémorragie à l’occasion des municipales et même de contenir les candidatures rivales au sein du mouvement.
Mais ce court-termisme municipal ne saurait constituer un horizon. La réorganisation de la direction des Républicains a pris alors des allures de programme avec l’arrivée d’une nouvelle génération de responsables, avec un ancrage revendiqué dans les territoires en s’appuyant sur ce qui demeure un point fort du mouvement et même sans le dire vraiment, avec la montée de François Baroin, candidat potentiel à la présidentielle. Le président de l'Association des maires de France (AMF) siègera dans toutes les instances stratégiques du mouvement.
«Aujourd'hui on pose les rails, après on s'occupera de mettre une locomotive», a expliqué avec humour Christian Jacob. D’ailleurs, le numéro deux du parti sera le député du Loir-et-Cher, Guillaume Pelletier, qui porte lui aussi quelques ambitions présidentielles.
Difficile pourtant à droite de faire du vraiment du neuf sans laisser une part de vieux. Nadine Morano, Brice Hortefeux, Rachida Dati ou Renaud Muselier seront conseillers politiques. Un comité stratégique rassemble les anciens rivaux de Christian Jacob à la tête du parti, Julien Aubert et Guillaume Larrivé, beaucoup plus à droite que lui, ainsi que la principale figure du mouvement Gérard Larcher, président du Sénat qui, lui, partage la vision de Christian Jacob. Dans le nouvel organigramme, les élus des territoires sont très présents. Le nouveau président a aussi annoncé un congrès avant l’été pour développer des idées.
Il a aussi laissé la porte ouverte aux autres candidats potentiels de la droite à l'Elysée. Et surtout à Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, qui ont quitté le mouvement en désaccord avec sa droitisation. Christian Jacob semble donc répondre à leurs inquiétudes. Mais cela servirait-il leurs ambitions proclamées ? Sans doute pas. C’est un dilemme assez classique à droite.
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