L'effet pop-corn

C’est un concept qui m’est venu en observant mes enfants en vacances. Je ne sais pas si c’est pareil chez vous, mais moi j’ai l’impression que mes enfants grandissent en
vacances. Pendant toute l’année scolaire, ils bossent, ils serrent les dents, ils s’efforcent de faire ce qu’on leur demande avec plus ou moins de bonheur ! - en attendant qu’on leur donne l’autorisation de passer à l’étape d’après : classe supérieure, ceinture verte, 2ème année de solfège, que sais-je.

Et quand viennent les vacances, paf ! : une semaine chez les grands parents et on ne les reconnait plus. Deux semaines de colo, ou de camp scout et les voilà devenus de vrais chefs ! Quelques jours à la mer ou à la montagne et ils prennent 20cm !

C’est ce que j’appelle l’effet Pop corn : ils chauffent toute l’année, et l’été, ils éclatent ! En observant ce phénomène, il m’a sauté aux yeux qu’en vacances, nos enfants sont pleinement mobilisés - corps, âme, esprit, intelligence - dans chacune de leurs activités. Cette mobilisation intégrale - qui va souvent de paire avec davantage de liberté et d’autonomie, leur permet de réaliser des exploits dont on ignorait qu’ils étaient capables. Ce faisant, ils grandissent. Et bien Stéphanie, cette pleine mobilisation qui concoure aussi puissamment à leur épanouissement, me semble être une belle illustration du principe du développement intégral - cher à la doctrine sociale de l’Eglise - qui veut que pour se réaliser dans le dessein du bon Dieu tout homme doit être librement mobilisé dans toutes ses dimensions.

Les vacances n’ont pas le monopole de l’effet pop corn ! Toute activité humaine est sensée concourir à cet objectif du développement intégral. Y compris, le travail ! Et ça, ça me concerne. C’est-à-dire que le travail que je confie à mes collaborateurs, les finalités de ce travail que je définie, la façon dont je l’organise et la façon dont je le contrôle, tout cela est sensé contribuer au développement intégral de mes collaborateurs, les faire grandir et leur permettre de réaliser des exploits. Non pas de manière utilitariste pour les simples besoins de l’entreprise. Mais bien pour eux-mêmes, dans l’intimité de leur être. Alors évidemment je n’y suis pas encore. Et c’est sans doute l’affaire de toute une vie d’entrepreneur
que d’aimer suffisamment ses collaborateurs pour leur permettre de s’épanouir pleinement au travers du travail qu’on leur confie. Mais faut-il déjà le vouloir.

Alors chers amis, que nous soyons enseignants, chef d’entreprise, responsables associatifs, pères et mères de famille, prêtres, voici une belle résolution pour cette rentrée : rechercher - en vérité - le plein épanouissement de ceux qui nous sont confiés. Je vous souhaite une excellente rentrée et beaucoup de pop corn !