Une nouvelle série d'attaque a frappé la Jordanie. Sept policiers et deux civils, ainsi qu'une touriste canadienne, ont été tués, dimanche après-midi, lors d'une intense fusillade à Karak. Une partie des assaillants s'est retranchée dans le château de la ville, une ancienne citadelle croisée. Selon les autorités sur place, quatre terroristes ont été tués.
Ce n'est pas la première fois que ce pays est la cible d'attaques jihadistes, qui s'étaient jusqu'à présent concentrées sur des cibles militaires. Cette fois-ci, c'est un site tourisitique qui a été visé. Une conséquence de la guerre en Syrie pour Pascal Le Pautremat, spécialiste des questions de défense et enseignant à Sciences-Po.
"La Jordanie a servi de base arrière pour organiser et former les éléments de la rébellion qui intervenaient dans la guerre civile en Syrie. Cette rébellion s’est avérée plurielle, mais finalement les autorités jordaniennes se sont rendus compte que ceux qu’il faisait venir chez eux dans des camps d’entraînements étaient dans une démarche modérée, mais que d’autres étaient dans un jihadisme appelant finalement à la chute de la monarchie jordanienne" explique Pascal Le Pautremat.
S’en est suivie une phase d’infiltration dans le pays. Ce spécialiste des relations internationales ajoute en effet que "pléthore de ces éléments sont restés en Jordanie en se faisant oublier. Ils ont créé des cellules avec l’espoir à terme de faire imploser le système politique du pays." On peut donc estimer que la Jordanie est confrontée aujourd’hui non pas à un problème de terrorisme extérieur, malgré sa proximité avec la Syrie, mais à une réelle menace de terrorisme intérieur.
Pascal Le Pautremat, spécialiste des questions de défense et enseignant à Sciences-Po:
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