Bourges
Le squelette d'une panthère des neiges à découvrir bientôt à Bourges
C'est un spécimen que le musée berruyer n'avait pas encore. Depuis quelques semaines, le squelette d'une panthère des neiges est en train d'être minutieusement préparé avant d'être présenté au public. Un travail de longue haleine qui va prendre plusieurs mois.
Ne soyez pas inquiets : le félin ne vous bondira pas dessus au détour d'un couloir du musée !
Tajà (c'était son nom) est décédée en décembre dernier au Parc animalier d'Auvergne à l'âge de 5 ans. « Elle a été accrochée par le mâle un jour, et elle avait des blessures à la tête. Le vétérinaire l'a endormie pour l'opérer, mais elle n'a pas supporté l'anesthésie, et elle est morte pendant l'opération », détaille Ludovic Besson, directeur des collections du Muséum de Bourges. Le vétérinaire a constaté durant l'autopsie que l'animal, qui pesait une vingtaine de kilos « avait une infection pulmonaire assez grave. »
Un squelette complet
Après le décès de Tajà, le vétérinaire du zoo lance un appel sur le réseau national informatique des conservateurs et chargés de mission d'histoire naturelle. Premier arrivé, premier servi, c'est Ludovic Besson qui récupère la bête : « C'est une espèce que nous n'avions pas », explique-t-il. Mais il ne pourra pourtant pas empailler l'animal : « J'étais au courant qu'on ne pouvait pas faire de taxidermie avec, puisque la tête était rasée ». En fait, se sont les os de Tajà qui l'intéressent : « J'avais un squelette complet à disposition. Depuis quelques années, je fais de l'ostéologie. J'avais déjà préparé une tête de tigre, de lionne [...], donc j'ai dit oui tout de suite, je l'ai prise, je l'ai dépouillée dans la foulée. Là, je suis en train de préparer les ossements. »
Un travail minutieux
Objectif : reconstituer le squelette de la panthère. Pour l'instant, Ludovic Besson a « deux pattes de faites, les lombaires et la queue, maintenant, il faut que je fasse le reste ». Un travail qu'il réalise dans son atelier au Muséum, entouré de quelques squelettes d'animaux, et à côté d'une chambre froide où dorment les cadavres des bêtes.
« Les os sont toujours un peu les mêmes. On sait où se met un fémur, un tibia... Mais c'est un travail minutieux, dans le sens où il ne faut pas perdre de pièces, et ça m'est déjà arrivé malheureusement [...]. Il faut vraiment être minutieux et bien tout récupérer. Une fois qu'on a tout, il y a toujours moyen de le replacer ». Certains os étant tout petits, gare quand même à ne pas s'emmêler les pinceaux, ajoute-t-il : « Par exemple, il ne faut pas mélanger les phalanges des pattes avant et arrière, parce qu'après c'est très difficile de s'y retrouver ! »
C'est donc un travail de longue haleine qui attend Ludovic Besson, qui espère en finir à la fin de l'année. Tajà sera ensuite présentée au public : « Pour sa position, je pense la mettre prête à bondir, une patte dans le vide, comme les chats font quand ils veulent descendre d'une table ». Toutefois, promis, ce « très gros chat » ne vous sautera pas dessus...
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- 5 novembre 2021
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