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Le prix de l'essence repart à la hausse

Un article rédigé par Pauline de Torsiac - RCF,  - Modifié le 30 avril 2019
Les prix à la pompe continuent de flamber en cette fin avril. Sans-plomb ou gazole, la facture est salée pour les automobilistes. Quelles en sont les causes aujourd’hui ?
Illus.Illus.

Le prix trop élevé  du carburant a été le déclencheur du mouvement des  gilets jaunes il y a six mois. Pour calmer les esprits, le  gouvernement avait décidé d’annuler l’augmentation de la fiscalité sur le carburant qui était prévue au mois de janvier. Pourtant depuis le début de l’année, les prix remontent à la pompe. En moyenne onze centimes pour le litre de sans plomb 95, et huit centimes pour le gazole. C’est un nouveau coup dur pour les automobilistes..

Si les français sont parfois compréhensifs, ils sont surtout mécontents ou résignés face à la hausse des prix du carburant. Mais comment comprendre ce prix en hausse si les taxes n’ont pas augmenté ? Lorsque l’on décompose le prix d’un litre d’essence ou de gazole on a trois grandes composantes. Il y a d’abord les taxes qui représentent aujourd’hui environ 60% du prix que paie l’automobiliste.

La deuxième composante, c’est le  prix des produits pétroliers qui représentent environ 30%. Enfin les 10% restant correspondent aux coût et marges de l’industrie pétrolière. Francis Perrin directeur de recherche à l'IRIS, spécialiste des problématiques énergétiques nous présente ce qui explique aujourd’hui cette hausse des prix à la pompe.

L’augmentation des prix du pétrole brut depuis le début de l’année s’explique donc par une multitude de causes, à commencer par une consommation toujours plus grande de pétrole dans le monde, notamment dans les pays en développement, les pays émergents.

Il y a aussi des causes géopolitiques.  La décision en décembre dernier des quatorze pays exportateurs de l’OPEP et de 10 pays producteurs dont la Russie de produire moins de pétrole a fait monter les prix. Autre facteur : la situation au  Venezuela. Le pays est enlisé dans une grave crise politique et a vu sa production de pétrole divisée par 3 en 20 ans, alors même que l'Etat sud-amériacin dispose des plus grosses réserves pétrolières au monde.

Et puis il y a ce bras de fer entre les Etats Unis et l’Iran qui se joue aussi sur le terrain pétrolier. L’administration Trump a interdit, en novembre dernier, aux autres pays d’acheter du pétrole iranien. Huit États, dont la Chine et l’Inde, avaient obtenu un sursis jusqu’à début mai. Le gouvernement américain vient d’annoncer que cette autorisation ne serait pas prolongée. Pour Philippe Chalmain, professeur à l'Université Paris-Dauphine, le président américain joue un jeu dangereux

Le détroit d’Ormuz est le détroit le plus stratégique au monde, c’est par là que transitent chaque jour 17 millions de barils de pétrole. Le blocage par l’Iran de ce passage est peu probable selon Francis Perrin. Mais ce bras de fer entre l’Iran et les Etats Unis pourrait il malgré tout entraîner une flambée sans fin du prix du baril ? Voici ce qu’en pense justement Francis Perrin.

On le voit, Donald Trump semble tout de même vouloir éviter une nouvelle flambée des prix du baril, qui a déjà franchi les 75 dollars. Si le président américain  veut être réélu l’an prochain, ce n'est pas le moment de faire repartir les prix à la pompe.

Retour en France : le prix du litre d’essence ou de gazole dépend des cours pétroliers mais surtout des taxes. C’est là que le gouvernement pourrait éventuellement ajuster les choses même si la marge de manoeuvre reste mince.. Philippe Chalmain

Philippe Chalmain professeur à l'Université Paris-Dauphine, auteur "Une brève histoire économique d'un long XXe siècle” aux éditions François Bourin. On le voit la marge de manoeuvre est faible. Il y a peu de chances que ces taxes qui rapportent trente-cinq milliards d’euros à l’Etat soient revues à la baisse. Les automobilistes vont devoir subir les fluctuations des cours de l’or noir.

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