Le pape Léon XIV salué par RSF
Une semaine après son élection, les discours du pape Léon XIV sont déjà salués un peu partout sur internet. Celui prononcé le lundi 12 mai, en faveur de la liberté de la presse, a d’ailleurs été salué par Reporters Sans Frontières qui donne quelques conseils au souverain pontife.
Lors de sa première rencontre avec la presse après son élection, le pape Léon XIV a tenu un discours largement en faveur de la liberté de la presse. Une allocution saluée par Thibaut Bruttin, directeur général de RSF : “RSF salue l’engagement du pape Léon XIV pour la liberté de la presse et l’appelle à prolonger sa déclaration par des actes concrets en faveur du droit à l’information.”
L’Église demande la libération des journalistes
“Permettez-moi donc de réaffirmer aujourd'hui la solidarité de l'Église avec les journalistes emprisonnés pour avoir cherché à rapporter la vérité, et par ces paroles, de demander la libération de ces journalistes emprisonnés,” a-t-il déclaré.
“L'Église reconnaît dans ces témoins le courage de ceux qui défendent la dignité, la justice et le droit des peuples à être informés, car seuls des peuples informés peuvent faire des choix libres. La souffrance de ces journalistes emprisonnés interpelle la conscience des nations et de la communauté internationale, nous appelant tous à préserver le bien précieux que sont la liberté d'expression et la liberté de la presse.”
Le Saint-Père a conclu son discours en rappelant l’appel du pape François pour la prochaine Journée mondiale des communications sociales. “Désarmons la communication de tout préjugé, rancœur, fanatisme et haine ; purifions-la de toute agressivité. Nous n'avons pas besoin d'une communication bruyante, musclée, mais plutôt d'une communication capable d'écouter, de recueillir la voix des faibles qui n'ont pas de voix. Désarmons les mots et nous contribuerons à désarmer la Terre.”
Défendre par les actes
La première recommandation donnée par RSF n’est autre que la rédaction d’une encyclique sur la liberté de la presse afin de défendre l’utilité sociale du journalisme et le droit d’informer et d’être informé.
Avec ce même objectif en tête, RSF invite le pape, en tant que chef d’État, à “signer le Partenariat international sur l’information et la démocratie, instrument intergouvernemental soutenu par 55 États issus de tous les continents, réunis pour apporter une réponse systémique et démocratique à la désinformation et au chaos informationnel.”
La seconde recommandation est de soutenir les journalistes injustement persécutés en raison de leur travail. Tout comme le pape François a visité les prisonniers, RSF propose à Léon XIV de rendre visite aux journalistes emprisonnés à travers le monde.
Plus de transparence au Vatican
Le troisième point abordé par l’organisation de défense des journalistes n’est autre que la communication du Vatican. En effet, le nouveau pape pourrait contribuer à l’apaisement des relations entre les journalistes et le Vatican.
“RSF appelle le Saint-Siège à une communication transparente et responsable sur les activités de l’Église catholique, notamment en matière de finances, de gouvernance et de lutte contre les abus commis en son sein. Par ailleurs, RSF appelle Léon XIV à clarifier la position de l’Église sur le fait que la critique de la religion ne saurait en aucun cas justifier une quelconque violence ou privation de liberté, conformément au droit international,” écrit l’organisation sur son site internet.
Une information libre, intègre et digne
La quatrième recommandation de RSF touche à la lutte contre la désinformation, notamment face au défi que représente l’intelligence artificielle générative. Pour développer l’esprit critique du grand public, l’Église pourrait, grâce aux écoles catholiques dans le monde, selon l’ONG, “contribuer à la promotion de l’éducation aux médias et au développement de l’esprit critique, outils nécessaires pour apprendre à discerner l’information fiable des manipulations.”
Enfin, RSF invite le Saint-Siège à soutenir et signer une charte internationale que l’information et les migrations. Cette charte défend “une couverture digne, équilibrée et respectueuse des droits des personnes migrantes.”
