Accueil
"Le flambeur de la Caspienne", un polar loufoque signé Rufin
Partager

"Le flambeur de la Caspienne", un polar loufoque signé Rufin

RCF,  -  Modifié le 3 juillet 2020
On parle littérature une dernière fois avant l’été et vous nous présentez aujourd’hui « Le flambeur de la Caspienne », un roman de Jean-Christophe Rufin, paru aux éditions Flammarion.
RCF RCF

Imaginez une sorte de Tintin quinquagénaire, futé et désabusé, qui débarque dans un roman d’Agatha Christie, avec pour décor l’ambassade de France de Bakou en Azerbaïdjan. Diplomate paresseux et obscur, Aurel Timescu est le héros récurrent  de Jean-Christophe Rufin : quel que soit l’endroit du monde dans lequel il est nommé, le consul adjoint s’attire des ennuis, tout en menant des enquêtes rocambolesques, selon des méthodes bien à lui : « A l’origine de ses enquêtes, il y avait toujours des intuitions, c’est-à-dire les fruits souvent mûrs de son inconscient. » Fringué comme l’as de pique, aurait dit ma grand-mère, timide et introverti tout en étant provocateur et maladroit, ce diplomate maudit que les ambassades se refilent sans vergogne est une vraie caricature de dandy désinvolte : « Aurel avait conscience depuis toujours que la téléphonie mobile est un redoutable moyen de contrôle. Dans sa stratégie visant à se soustraire au travail, il était indispensable de ne pas tomber dans ce piège. » Vous l’avez compris, on est dans un polar loufoque, une comédie burlesque, un bon moment de lecture…
 
Avec le dépaysement garanti d’une histoire dans un décor surprenant… On n’est pas prêt de voyager en cette période de pandémie et, à moins de lire des guides touristiques, laissez-vous entraîner dans les romans qui ne connaissent pas frontière. Médecin sans frontières mais aussi ancien diplomate, Jean-Christophe Rufin s’amuse à placer son anti-héros dans cette ambiance des ambassades. Et c’est justement la femme de l’ambassadeur qui est morte mystérieusement, alors que certains se livrent à des marchandages internationaux pas très honnêtes. De quoi tenir l’intrigue, mais attention : pas d’excès de suspense, l’auteur ne cherche pas les artifices et laisse le lecteur observer ce curieux personnage aussi attachant que faussement malhabile. 
 
Un livre drôle et plein de saveur. Jean-Christophe Rufin a gagné ses lettres de noblesse et son fauteuil à l’Académie avec ses premiers romans époustouflants, et n’hésitez pas à reprendre L’Abyssin ou encore Rouge Brésil, Goncourt 2001, en version poche pourquoi pas. A moins que vous préfériez retrouver le consul adjoint avec les précédents épisodes « Le suspendu de Conakri » ou « Les trois femmes du consul ». La dernière enquête d’Aurel Timescu tient davantage de l’histoire racontée avec verve et générosité, pour vous entraîner du côté de Bakou et découvrir peut-être, que la générosité et les turpitudes des hommes sont les universelles. Allez : c’est ma dernière chronique avant l’été, et j’ai déjà le nez plongé dans les romans qui vont déferler à la rentrée de septembre, il y a de très belles choses. On se retrouve bien vite en septembre, mais d’ici là ne passez pas l’été sans un livre à portée de main !

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don