Le don du sang, tout le monde connaît. Le don d’organes aussi. Mais le don de moelle osseuse ? Encore trop méconnu, ce geste vital permet pourtant de sauver des personnes atteintes de graves maladies du sang, comme les leucémies. Jérôme Gerbeau et Sylvie Longueville, membres de l’association Adot 86, sont venus sur les ondes de RCF Poitou pour nous éclairer.
« Le don de moelle osseuse, ce n’est pas le don de moelle épinière. La moelle osseuse se trouve dans les os plats de notre corps, comme le bassin ou le fémur, et elle fabrique les cellules souches nécessaires à la production de nos globules rouges, globules blancs et plaquettes. » précise d'emblée Jérôme Gerbeaux, membre de l'association Ado86, association pour le don d'organes et des tissus humains. Autrement dit, elle est essentielle à notre vie quotidienne. Certaines maladies, comme les leucémies ou autres cancers du sang, détruisent ces cellules souches. « Dans ces cas-là, la chimiothérapie ne suffit pas toujours », explique t -il. « Il faut alors une greffe de moelle osseuse. » Et pour cela, il faut un donneur parfaitement compatible.
Le plus grand défi du don de moelle osseuse, c’est de trouver le bon donneur. Il ne s’agit pas seulement de groupe sanguin : c’est le typage HLA, un profil génétique très précis, qui doit correspondre. « La compatibilité parfaite entre un donneur et un receveur est d’une chance sur un million », insiste Sylvie Longueville. D’où l’importance de s’inscrire sur les registres. Aujourd’hui, 390 000 Français sont inscrits comme donneurs potentiels. Mais ce n’est pas assez. À l’échelle mondiale, environ 40 millions de personnes sont enregistrées dans 70 pays, ce qui reste encore insuffisant.
Le don en lui-même se fait selon deux méthodes. La plus courante, dans 80 % des cas, consiste à stimuler le donneur avec un traitement quelques jours avant le prélèvement, puis à extraire les cellules souches directement du sang, comme pour un don de plaquettes. L’autre méthode, plus rare (20 %), se fait sous anesthésie générale, avec un prélèvement dans l’os du bassin. Contrairement aux idées reçues, donner sa moelle osseuse n'est ni dangereux, ni particulièrement douloureux. « Ce n’est pas un acte anodin, bien sûr, mais c’est plus contraignant que invasif », résume Jérôme Gerbeaux. Et surtout, « la moelle osseuse se régénère en quelques jours. »
Pour devenir donneur, il faut avoir entre 18 et 35 ans. Une fois inscrit, on reste disponible jusqu’à l’âge de 60 ans. Et on ne donne qu’une seule fois dans sa vie, sauf cas exceptionnel, notamment pour un proche. En revanche, il n’y a pas d’âge minimum pour recevoir. « Malheureusement, on greffe souvent des enfants. Mais on peut aussi greffer des adultes, même âgés », note Sylvie Longueville. Une autre méthode existe aussi : le don de sang de cordon ombilical à la naissance, riche en cellules souches. En conclusion, donner sa moelle osseuse, c’est offrir une chance unique à quelqu’un de survivre. C’est un geste simple, mais essentiel. Et si nous étions un jour à la place du receveur ?
Pause Famille est une émission proposée par la Pastorale des Familles du Diocèse de Poitiers.
Les émissions sont animées par Maryvonne VERNEAU.
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