Les travaux de rééquilibrage du lit de la Loire ont commencé début septembre 2021 entre Montjean-sur-Loire et Ingrandes-Le-Fresne-sur-Loire. 23 épis de navigation seront remodelés. Objectif : faire remonter le niveau du fleuve de 30 centimètres à l'étiage et alimenter le bras de Cul-de-Boeuf l'été.
Les travaux de rééquilibrage du lit de la Loire ont commencé début septembre 2021 en Maine-et-Loire. Ils concernent un tronçon de quatre kilomètres entre Montjean-sur-Loire et Ingrandes-Le-Fresne-sur-Loire.
Sur un banc de sable au bord du fleuve, deux pelleteuses s’activent sous l’œil de Séverine Gagnol, responsable de l’unité territoriale de la Loire aval pour Voies navigables de France, l’organisme public qui pilote les travaux.
Les deux engins travaillent sur un épi de navigation. « C’est un ouvrage en enrochement construit au XXe siècle pour canaliser l’eau à l’étiage, quand la Loire est au plus bas, pour essayer de concentrer son écoulement afin de mieux naviguer », explique-t-elle.
« Cet épi a été désensablé, d’où les grandes buttes de sable que vous voyez de chaque côté, montre-t-elle. Les pelleteuses ont creusé pour bien dégager l’épi du sable, il a été démonté et reconstruit plus bas. Il a aussi été raccourci. »
Vingt-trois épis seront ainsi abaissés, raccourcis, voire supprimés pour rendre au fleuve sa dynamique naturelle. « L’objectif est de redonner de l’espace à la Loire pour bouger », résume Séverine Gagnol.
« Il s’agit également de libérer une partie du sable qui est fixé sur ces bancs d’épis, de part et d’autre du fleuve, pour qu’il vienne de nouveau nourrir le fonctionnement naturel de la Loire », ajoute-t-elle.
Charrié par la Loire, ce sable doit venir rehausser son lit, qui s’est creusé au cours du XXe siècle. Le but est de remonter le niveau du fleuve de trente centimètres l’été, quand il est au plus bas, mais également d’alimenter le bras secondaire de Cul-de-Bœuf.
« C’est un grand bras très large, situé juste en aval du secteur, au niveau de l’île Meslet, et qui se transforme en plage de sable l’été, décrit-elle. En favorisant certains courants, on espère mieux l’alimenter en eau. »
Au-delà de l’intérêt écologique et paysager, ce chantier vise aussi à éviter des accidents, comme l’effondrement du pont de Tours, en 1978. Ses fondations avaient été déstabilisées par le creusement du lit de la Loire.
La durée du chantier dépendra du niveau de la Loire cet automne. Si elle reste assez basse, les travaux pourront être finis mi-novembre. Si elle remonte trop vite, il faudra attendre l’automne 2022 pour terminer le chantier.
D’autres travaux suivront en aval de la Loire, entre Oudon et Anetz, près d’Ancenis, puis à Bellevue, près de Nantes. Il y en a pour 42 millions d’euros en tout, financés par l’Etat, la Région et l’Union européenne.
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