Le centre hospitalier de Moulins suspend son activité opératoire d'urologie

Le service d'urologie du centre hospitalier Moulins-Yzeure traite des pathologies liées aux reins, à la vessie, à la prostate, ou encore aux testicules. Actuellement, trois médecins (un chirurgien urologue chef de service, un second chirurgien urologue et un praticien associé) et plusieurs personnels administratifs constituent l'équipe de professionnels. Mais alors que le service tourne plutôt bien, il doit faire face à deux départs successifs : l'un en novembre dernier, l'autre en janvier prochain. Des départs nécessaires à la poursuite de formation de deux praticiens associés au service. Un coup dur pour l'équipe en place et les patients, qui oblige Frédéric Lutz, le directeur général, à suspendre provisoirement l'activité opératoire du service : 

Dans ce contexte difficile de pénurie médicale, qui touche tous les centres hospitaliers, et même les centres hospitaliers universitaires, il nous a semblé plus responsable d'anticiper cette période temporaire plutôt que de risquer des prises en charge dégradées et des annulations de dernière minute

Comprenez, plus aucune opérations urologiques au CHMY pour l'instant. Les patients nécessitant une opération devront se rapprocher des centres hospitaliers de Vichy, Montluçon ou Clermont. Le directeur se montre rassurant en expliquant être en train de s'organiser pour assurer le maintien sur site des consultations et des prises en charge non opératoires des patients qui sont suivis régulièrement dans ce service. Il est également question de maintenir un service d'urgences urologiques. Quant à l'avenir, le directeur nourrit l'espoir de l'arrivé d'un nouvel urologue, avec une offre d'emploi en cours :

Nous mettons tout en œuvre pour recruter des nouveaux praticiens et pouvoir ainsi rétablir notre offre complète dans les meilleurs délais. Nous avons bon espoir à ce jour que cette campagne de recrutement porte ses fruits. 

Des syndicats compréhensifs mais inquiets

De son côté, les syndicats disent comprendre les difficultés entrainées par le départ des deux praticiens associés et la pénurie médicale. Sylvie Gillier, la secrétaire générale CGT du CHMY reste toutefois inquiète des conséquences de la suspension des activités opératoires :

On a éventuellement une surcharge des autres services de chirurgie, viscérales, gynécologiques, qui doivent parfois prendre en charge des pathologies urologiques de base sans expertise spécifique. On a quand même des soignants qui sont très, très professionnels.
Malgré tout, ils ne peuvent pas faire l'impossible.