En République Démocratique du Congo, l’opposant historique a été élu à la présidence, mais le résultat est contesté à l’international, et Laurent Duarte affirme que "l’ensemble du processus c’est fait dans un cadre assez chaotique, avec une logistique mauvaise". Il dénonce un mode de scrutin assez contesté, "les résultats provisoires donnant la victoire à l’opposition laissent planer le doute, vu que l’observatoire électoral sur le terrain donne plutôt Martin Fayulu victorieux". Selon les informations de Laurent Duarte, à Kinshasa il y a "une victoire amère, toute cette déligitimation du système électoral peut laisser un germe de violence politique très forte", avec une peur que la situation dérape.
Sur l’intervention des Etats d’Afrique subsaharienne en RCD, Laurent Duarte explique que "depuis plusieurs mois la région s’inquiète de la déstabilisation de ce géant qu’est la République démocratique du Congo, des conséquences de l’instabilité politique et les répercussions sur les pays voisins". Pour les échéances à moyen terme, les élections locales qui auront lieu en mars, donc si des problèmes lors du scrutin se renouvellent, des possibilités de violences politiques ne sont pas à écarter.
Au Gabon, où a eu lieu une tentative ratée de coup d’Etat par de très jeunes militaires, Laurent Duarte analyse la situation comme "un putsch avec beaucoup de zones d’ombres ; officiellement le président Ali Bongo est en convalescence au Maroc depuis des mois, mais la communication est très lacunaire et même contradictoire". Il soupçonne des "luttes de palais" entre les différentes factions au pouvoir, "un flou assez artistique qui rajoute au sentiment de confiscation du pouvoir par les populations en place". "Au Gabon il existe une société civile active mais très réprimée, souvent emprisonnée" explique Laurent Duarte.
Du côté du Burundi, Handicap International a annoncé se retirer du pays pour protester contre les demandes de fichage ethniques de la part du gouvernent. Laurent Duarte constate depuis la réélection contestée en 2015 "une montée des discours ethniques par le parti au pouvoir et par sa milice de jeunes". "Cette loi sur les ONG vient alimenter un risque d’une crise politique qui se transformerait en crise ethnique".
"C’est une crise profondément ancré qui met la communauté internationale face à un mur, en faisant peut être trop pression ; la répression se déroule à huis clôt, le gouvernement a une volonté d’extraire les derniers contrepouvoirs, il reste très peu d’opposants, ils sont cachés et vivent dans une clandestinité".
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