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"L'Aube à Birkenau", de Simone Veil

RCF,  - Modifié le 16 janvier 2020
Le livre bouleversant d’une grande dame, Simone Veil, décédée le 30 juin 2017, et entrée au Panthéon le 1er juillet 2018.
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 On connaît la femme politique de premier plan, celle qui fit voter la loi sur les conditions d’un
avortement légal, mais aussi la première présidente du parlement européen. On sait que
la jeune femme qu’elle était est rescapée des camps de la mort. Et ce sont ces années
d’enfer qu’elle a raconté avec pudeur et simplicité à David Teboul qui reprend
aujourd’hui ces entretiens dans le livre.

Comme beaucoup de rescapés des camps, Simone Veil restait toujours très pudique
quand il fallait évoquer ces mois de déportation. Avec le réalisateur David Teboul, elle se
risque à un récit j’oserai dire d’une banalité effrayante.
C’est d’abord l’inconscience de la
communauté juive face au danger : « De nombreux récits le confirment, il y avait une
sorte d’incrédulité générale », explique Simone Veil. Elle parle sans fard, elle raconte ce
qui était inaudible au moment de la Libération, et que nous risquons d’oublier : « A côté
des gestes de solidarité, il y avait la loi du plus fort, insiste-t-elle. Au camp, les gens
étaient capables de commettre des choses tout à fait monstrueuses les uns vis-à-vis des
autres, se voler de la soupe équivalait à un crime ».

Un témoignage important pour ne jamais oublier, à travers une grande figure…
Et le livre est complété par des dialogues entre Simone Veil et sa sœur, entre
Simone Veil et une autre déportée résistante Marceline Loridan-Ivens ou encore avec
Paul Shaffer, croisé à Auschwitz. Il y a aussi dans ce livre très bien édité, de nombreuses
photos et le témoignage aussi de Simone Veil sur son engagement politique, sa foi en
l’Europe… Entrer dans l’intimité de Simone Veil, ce n’est pas de l’indiscrétion, c’est
vraiment une leçon d’histoire et de courage.
« On m’a parfois demandé comment j’avais
pu, après les camps, retrouver le désir de vivre, dit-elle encore. La seule réponse valable
à mes yeux est celle-ci : on n’a pas le choix. » Et si 2020 était le bon moment pour
cultiver le désir de vivre…
C’est L’aube à Birkenau, de Simone Veil, un récit recueilli par David Teboul, aux
éditions Les Arènes.

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