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L’agglomération de Blois recrute des nez

L’agglomération de Blois recrute des nez

Un article rédigé par Garance Richard - RCF Loir-et-Cher, le 16 juillet 2025 - Modifié le 16 juillet 2025

Un méthaniseur récemment activé dans la zone d’activités de Bel-Air à Fossé suscite des interrogations. Pour objectiver le ressenti des riverains, Agglopolys lance une opération inédite dans le secteur, recruter 30 habitants volontaires pour former un “jury de nez” chargé d’évaluer les éventuelles nuisances olfactives.

Méthaniseur de Bel-AirMéthaniseur de Bel-Air

La mise en service en février 2025 du méthaniseur de Fossé a soulevé un grand nombre d’inquiétudes chez les riverains. Pour répondre à ces craintes, Agglopolys a mis en place une initiative originale : demander aux habitants de sentir l’air. Concrètement il s'agit d'une étude olfactive menée en partenariat avec l’association Lig’air, qui assure la surveillance de la qualité de l’air en région Centre-Val de Loire. Il ne s’agit pas de répondre à une vague de plaintes, mais bien d’anticiper les potentiels désagréments et de mieux accompagner les projets économiques.” explique Christophe Degruelle, président d’Agglopolys. 

Un objectif clair, recruter 30 habitants issus des cinq communes concernées (Fossé, Marolles, Saint-Bohaire, La Chapelle-Vendômoise et Averdon) pour noter et signaler via une application mobile toute nuisance olfactive perçue autour de la zone.  

Une étude menée sur un an 

Déjà expérimentée dans le Loiret par Lig’air, cette méthode permet d’objectiver la perception des odeurs. Pendant un an, les bénévoles sortiront une semaine par mois, matin et soir pour enregistrer leurs ressentis sur une application dédiée: signalair.eu . Ils disposent pour cela d’une grille permettant de qualifier les odeurs et de formuler des commentaires, “ il y aura une liste d'évocations comme déchets verts, fumier, bitume, et puis une partie commentaire s’ils veulent s’exprimer.” explique Amélie, ingénieur de qualité de l’air chez Lig’air. 

Toutefois, l'étude ne pourra démarrer que si les 30 bénévoles sont trouvés d’ici fin août, autrement l'étude ne pourra aboutir. Selon le président de l’Agglopolys Christophe Degruelle, le manque de bénévoles est significatif, “ Si les gens ne se mobilisent pas, c’est peut-être parce qu’ils ne perçoivent pas de nuisance.

Les maires des communes rassurés 

Parmi les élus concernés, l’un était initialement opposé au projet mais reconnaît aujourd’hui avoir changé d’avis. Bernard Pannequin, maire de Saint-Bohaire, avoue avoir voté contre à l’époque. “J’étais le seul à m’y opposer, mais aujourd’hui, je dois reconnaître que je ne sens rien.” Après plusieurs semaines de fonctionnement, aucune odeur n’a été relevée. Tous saluent l’initiative du jury de nez, elle est perçue comme un outil de transparence et de dialogue avec les riverains, leur permettant d’avoir un rôle actif dans la surveillance des éventuelles nuisances.  “Je suis très favorable à cette démarche.” déclare le maire de Saint-Bohaire. 

Une transparence revendiquée

L’étude s’inscrit dans une logique de transparence assumée par les autorités locales. Un numéro de téléphone sera remis au riverain qui pourra appeler en cas de gêne. L’enjeu, selon Christophe Degruelle, est simple, “Si des odeurs gênantes sont identifiées, nous demanderons aux entreprises concernées de modifier les choses parce que la qualité de l’air c'est quelque chose de très important, donc Agglopolys s’engage la dessus.”

 

Pour devenir nez rapprochez vous de vos mairies ou contactez Lig’Air au 02 38 78 09 49 jusqu’au 31 août.   

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