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L'abbé BERNARD VAN VYNCKT: Adon, d'mwin ?
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L'abbé BERNARD VAN VYNCKT: Adon, d'mwin ?

RCF Namur,  -  Modifié le 2 juin 2020
Emission spéciale RCF Sud Belgique L'abbé BERNARD VAN VYNCKT: Adon, d'mwin ?
Lundi de Pentecôte oblige, voici avec un jour de retard, le message en wallon de l'Abbé van Vynckt qui a été diffusé hier sur nos ondes :)

 Et comme d'habitude, ci-dessous, la traduction en français!

â–º Dans mon dernier message, je vous ai parlé de ce qu'il faudra peut-être choisir pour mettre du neuf en notre existence. Dans le Vif - L'express du 15 mai - un numéro qui vaut vraiment la peine d'être lu - les journalistes ont écrit sur ce qui pourrait se passer dans les mois ou les années à venir. Ils ont demandé leur avis à divers spécialistes.

Pour nous dire bonjour, nous avons pris l'habitude de nous embrasser. Ainsi, nous montrions à un ami combien nous l'appréciions. Nous n'embrassions pas quelqu'un que nous ne connaissions pas. Je parle au passé, car aujourd'hui ?

Histoire de Joseph et Marie.

Joseph et Marie ont de nouveaux voisins. Un jeune couple qui a acheté la maison d'a côté. Ils s'aiment beaucoup ces deux là. Tous les jours au matin, il embrasse son épouse sur le seuil de la maison. De même, chaque fois qu'il rentre l'après 4 heures.
- As-tu vu, Joseph, comme ces deux là s'embrassent ? Tu devrais faire la même chose !
- Je veux bien, Marie, mais je ne connais pas cette femme, sais-tu, moi !

Un peu plus sérieux. Aujourd'hui, on nous redit souvent qu'il faut rester à un mètre et demi de l'autre, ne pas se serrer les mains; encore moins s'embrasser. D'ailleurs comment faire avec un masque ?

Un sociologue écrit : "Tout çà faut que, tout doucement, nous croyons que nous sommes capables de répandre la maladie. On a peur de soi-même. Et bien sûr, les autres nous font peur, parce qu'eux-aussi ils pourraient nous rendre malades. Plus grave encore, toutes les analyses démontrent que les personnes capables de propager le virus se situent dans notre propre famille. C'est là qu'il y eut le plus de malades. Alors, en nos maisons, faudra-t-il vivre à distance l'un de l'autre, ne pas embrasser ses parents ou ses frères et sœurs. Ou devrons-nous porter là aussi un masque ? Pour beaucoup, cela est impossible ! Le virus viendra-t-il détruire les liens jusqu'au cœur de nos familles ?

Le gouvernement n'a pas osé aller jusque là. Il savait bien, lui, qu'il était impossible d'obliger les gens à respecter de telles règles à la maison. Pourtant, il a empêché de rencontrer les vieux parents ou les frères et sœurs, qui ne vivaient pas sous le même toit. Jusqu'à la semaine du 11 mai. Alors, ce fut la fête partout, ce dimanche là. Ce qui fit dire à certains virologues à la télévision que prendre ces mauvaises habitudes pourrait bien faire revenir le virus.

Les scientifiques étudient les moyens mis sur pied pour que le virus ne se répande pas plus. Ainsi des employés ont été obligés de travailler à la maison, jusqu'à 5 jours par semaine. Les professeurs ont préparé des leçons, les ont envoyées par internet, et des élèves - ceux qui en avaient les moyens - on pu suivre leurs profs par ordinateur. Par Skype, comme on dit. Dans toutes les sociétés, il a fallu décider par vidéo ou télé conférences. Pas simple tout çà ! Aujourd'hui, nous voyons parfois quelqu'un filmer un enterrement et envoyer les images à ceux qui ne peuvent être là. C'est peut-être une bonne idée, mais cela ne remplace pas l'envie d'être à ce rassemblement pour rendre hommage à un parent ou un ami. et encourager la famille dans la peine. Il y a même des curés qui disent des messes par You Tube.

Nous savons tous pourtant que tout çà ne peut pas durer. Pour bien décider, pour bien célébrer, pour suivre ses élèves, pour assister à un enterrement, nous éprouvons tous le besoin de rencontrer l'autre, de lui parler face à face. Parce que ce n'est pas la même chose en "virtuel".

Alors demain ? Est-ce que nous allons accepter un monde avec toujours plus de barrières ? Pas seulement le mètre et demi, comme on nous le demande. Mais il y a bien d'autres barrières : un écran d'ordinateur, par exemple ; ou la vitre au comptoir d'un magasin, ou...

Tous les scientifiques nous disent que la crise que nous vivons nous oblige à penser autrement. Allons-nous toujours défendre une culture de la vitesse ou une société de consommation ? Allons-nous toujours regarder l'autre comme quelqu'un qui fait peur ? Allons-nous laisser les plus âgés sur le bord du chemin ? Allons-nous retrouver un jour nos libertés, nos vieilles habitudes, nous câlins ?

Comme je le disais dans le message de la semaine dernière, il nous faudra choisir. Mais je ne suis pas si sûr que çà, que les gens changeront si facilement. Avec ce qui s'est passé à la fête des mères, il me semble que ce sera bien malaisé !

Ne soyons pas découragés ! Mettons-nous à l'ouvrage ! Il y a encore du pain sur la planche pour un bon moment.

Je serai là lundi prochain. Jusqu'alors, les amis !

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