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​La politique a-t-elle besoin de héros ?

​La politique a-t-elle besoin de héros ?

 - Modifié le 6 novembre 2018
Chaque mardi Laurence Devillairs vous propose sa chronique
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Dans quelques jours, le 9 novembre, à 19h15, Charles de Gaulle ne sera plus.
Il se sera paisiblement éteint à Colombey-les-deux-Églises, alors qu’il était en train de faire une réussite aux cartes.
Aujourd’hui, presque 50 ans plus tard, on parle beaucoup de la fin de la Ve République, qu’il a contribué à fonder, et du désintérêt des Français pour la vie publique.
Mais, malgré tout, une chose demeure.
 
Quoi donc ? Qu’est-ce qui demeure ?
 
Notre besoin de héros, qu’il ne faut absolument pas confondre avec ces prétendus « hommes forts », dont la force n’est bien souvent que peur – peur de l’avenir, du présent, de l’Europe, ou du monde.
Le besoin de héros en politique n’a rien à voir avec ces matadors, presque toujours de pacotille.
Les grands hommes incarnent une certaine idée de la politique, quelque chose qui dépasse les calculs à court terme, les démagogies faciles.
Des Churchill, des De Gaulle… Des hommes qui font de la politique une affaire de conviction, de bravoure et de prestige aussi.
Ce que le sociologue allemand, Max Weber, appelle le « charisme ».
Le charisme est précisément cela, selon lui : l’introduction de l’exceptionnel en politique.
 
Mais pourquoi ce besoin d’exceptionnel, cet appel aux grands hommes en politique ?
 
La notion de charisme est délicate à manier, mais elle exprime toutefois un besoin profond.
Celui de croire que nous ne faisons pas que subir les événements, mais que nous pouvons aussi les dominer, les devancer.
Celui de croire que nous sommes aux commandes de la marche du monde.
Que nous pouvons écrire l’histoire, que nous ne sommes pas simplement les jouets du hasard ou de la nécessité.
C’est à cela que servent les grands hommes, à cela que renvoient ces figures charismatiques : au besoin que nous avons de croire que nous sommes les auteurs de notre destin.
Que la politique n’est pas le règne de l’à peu-près.
Qu’elle peut donner le jour à de grands hommes, à des gouvernants et des dirigeants d’exception. 

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