La Piautre lance une bière solidaire au profit des artistes locaux. La brasserie artisanale de La Ménitré va mettre en vente 10 000 bouteilles de Festiv’ale, à partir du 2 juin.
Pour chaque bouteille vendue, un euro sera reversé à des artistes angevins, privés de revenus faute de spectacles depuis mi-mars. C’est un destin logique pour cette bière, qui était destinée aux festivals locaux.
Cette année, La Piautre avait brassé 8 000 litres de bière pour la saison des festivals. Ils devaient être mis en fûts pour être servis à la pression à la buvette des Z’Eclectiques, de Tempo Rives ou encore du NTP.
Avec l’annulation de tous ces festivals à cause du coronavirus, la brasserie s’est demandé ce qu’elle allait faire de toute cette bière. « Assez vite, on a pensé à faire une série spéciale en bouteilles », raconte Vincent Lelièvre, le gérant de La Piautre.
« Pour aider ceux qui étaient aussi dans la panade, à savoir le secteur culturel, on a voulu que cette série spéciale serve à soutenir, à notre mesure, les artistes de la scène angevine, avec qui on travaille depuis longtemps. »
La Festiv’ale, une bière blonde légère, 4,8°, sera en vente à partir du 2 juin dans une cinquantaine de magasins de Maine-et-Loire. « On va la proposer à tous les commerces : cavistes, Biocoop et quelques Super U, avec qui on travaille habituellement, au prix unique de 4,50 euros la bouteille. »
« Là-dessus, on leur laisse une marge, et nous, sur notre prix de vente, qu’on a un peu baissé pour qu’ils puissent dégager cette marge, on rétrocèdera un euro par bouteille à deux associations d’artistes », explique Vincent Lelièvre.
Il s’agit du Saas (Structures-artistes associés solidaires), un collectif qui regroupe 38 compagnies du spectacle vivant en Anjou, et de l’association Paï Paï, qui vient d’ouvrir Le 122, un tiers-lieu culturel à Angers. Si elle arrive à vendre toutes ses bouteilles de Festiv’ale, La Piautre pourra leur reverser 10 000 euros.
Même si la brasserie ne fera pas de bénéfices sur cette bière, vendue à prix coûtant, cela lui aura au moins permis de ne pas la gâcher. Ces 8 000 litres représentent 30 % de sa production annuelle, qu’elle aurait dû jeter ou distiller pour en faire… de l’eau-de-vie de bière !
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