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La droite décentrée

RCF,  -  Modifié le 24 janvier 2018
Alain Juppé s’est mis en retrait des Républicains, dirigés par Laurent Wauquiez. La recomposition politique se poursuit.
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La surprise n’en a pas été une. On savait depuis longtemps que la ligne politique « à droite toute » imprimée par Laurent Wauquiez chez Les Républicains provoquerait de nouvelles prises de distances. Lundi de la semaine dernière, Alain Juppé a expliqué qu’il ne paierait pas en 2018, comme en 2017, sa cotisation au mouvement. Ce départ n’est pas explicite. Mais il ressemble beaucoup à une rupture. Défections après défections, scissions après scissions, Laurent Wauquiez, choisi récemment comme leader de la droite, commence à faire l’expérience d’une relative solitude du pouvoir. Une spirale a été enclenchée, marquée aussi par le départ de Dominique Bussereau, ancien ministre et président de l’Assemblée des départements de France, suivi les distances prises par François Goulard, lui aussi ancien ministre, et celles de beaucoup d’autres.  

On ne voit pas bien ce qui pourrait arrêter cette hémorragie : la ligne choisie n’est pas rassembleuse. Malgré les efforts faits pour effacer ce sentiment de droitisation des Républicains et en tentant de retenir quelques personnalités réputées « centristes ». 
  
Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a fait un double pari. D’abord, effacer l’extrême droite par une sorte de « couper- coller » de son programme. Or, même divisé et affaibli, le Front national résiste encore. Ensuite, entamer une reconquête des espaces laissés jusqu’ici en jachère par le pouvoir actuel. Mais, dans les territoires ruraux, les zones d’insécurité et la lutte contre l’immigration clandestine, l’exécutif a commencé à agir. Emmanuel Macron fait la politique que la droite rêvait de conduire. Sans y être jamais parvenue.
 
Dans sa stratégie de reconquête, Laurent Wauquiez a, sans doute, raté une marche. Celle de la lente et sûre ascension dans la société française d’un courant conservateur modéré qui rejette l’économisme dominant, l’américanisation de notre culture, le relativisme généralisé. Si le président des Républicains avait investi cet espace, il se sentirait sans doute un peu moins abandonné. Et serait en mesure de proposer l’opposition constructive dont la France a besoin.

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