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L' ABBE BERNARD VAN VYNCKT: "Beyrouth èt avaur-là"
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L' ABBE BERNARD VAN VYNCKT: "Beyrouth èt avaur-là"

RCF Namur,  -  Modifié le 14 septembre 2020
Emission spéciale RCF Sud Belgique L' ABBE BERNARD VAN VYNCKT: "Beyrouth èt avaur-là"
Un billet un peu sérieux cette fois. L'explosion qu'a connu Beyrouth est révélatrice de ce qui se passe dans toutes cette région du Moyen-Orient.

Il n'y a pas que le Liban, mais aussi la Syrie, l'Irak et le conflit entre Israël et la Palestine...
Une réflexion sur le sort peu enviable de populations entières, surtout celles qui sont minoritaires.

Voici la traduction:

     Mes amis,
 
   Comme moi, vous avez certainement vu les images de Beyrouth, l'autre semaine. Une ville détruite, comme si c'était par un bombardement. Certains disaient comme à Hiroshima. J'ai de suite songé : "Lès voilà encore dans l'adversité, parce que ce n'est pas la première fois !
   Si vous ne vous souvenez plus, jusqu'en 1985, le Liban était considéré comme un pays riche : un des plus riches du Moyen-Orient. Un pays où chrétiens et musulmans vivaient en connivence. On avait présenté la situation comme un exemple a suivre, jusqu'au jour où les Hesbollahs, venus de Syrie, sont venus semer la zizanie. La guerre civile a fait plus de 250.000 morts et laissé le pays sans dessus, dessous. Après un tel massacre, on bien essayé de faire la paix, mais bien difficilement.
   Depuis des mois maintenant,  nous voyons les Libanais descendre dans les rues de Beyrouth parce qu'ils n'ont plus confiance en leurs politiciens. Ils considèrent qu'ils font trop peu pour leur concitoyens. On leur reproche leur corruption, alors qu'en ces temps de crise, la moitié des ouvriers n'a pas d'ouvrage et que les familles sont de plus en plus pauvres.    
   Comme un malheur ne vient jamais seul, voilà que le gouvernement a laissé, depuis des années, dès milliers de tonnes d'engrais, dans le port de Beyrouth. Il aurait fallu les déménager, mais personne n'y a veillé. On savait pourtant bien qu'une simple étincelle pourrait faire exploser el tout. Une même catastrophe s'était déjà produite du côté de Toulouse, il y a quelques années. Vous souvenez-vous encore ?
 
   Ce qui arrive à Beyrouth me fait penser à ce qui se passe dans bien des pays de la région. Que dire de la guerre en Syrie ou en Irak ? Ou du sort réservé à nos frères palestiniens ?
   En Syrie, depuis des années, le président s'est renfermé dans son palais. Et il se moque de son peuple, pour garder le pouvoir. Aidé par les russes, il n'a crainte de détruire des villes entières sous les bombes : Alepp, Homs ou Rakka. Ces bombardements ont fait fuir des milliers de syriens, qui se sont retrouvés sur les routes à chercher un peu de paix du côté de la Turquie ou de l'Europe. Et vous savez comment ils ont été reçus ! Le président turc n'a rien trouvé de mieux que de s'en servir comme otage pour ennuyer les grecs voisins. Ainsi, en plein hiver, nous avons vu des milliers de réfugiés, dans des camps, attendre que les frontières s'ouvrent pour les laisser passer. Quand tu n'es rien aux yeux des puissants de ce monde !  
 
   Il y a dans la région aussi un peuple méprisé depuis des siècles : les Kurdes. Nous les retrouvons en Syrie, en Turquie et en Irak. Ils sont mal vus partout. Je garde le souvenir vivace que, lors d'un pèlerinage en Cappadoce, les turcs leur faisaient la guerre en les repoussant au-delà de la frontière syrienne. Eux demandent simplement de pouvoir sur la terre de leur ancêtres, mais personne ne lèvera son petit doigt pour les aider. Il ne s'en remettent pas d'un conflit à l'autre.    
   Et je ne parle pas de nos frères chrétiens dans ces mêmes pays. Bon nombre était à Alepp, détruite par les bombes. En Irak, ce sont les intégristes musulmans qui veulent les éliminer jusqu'au dernier. Je ne parle pas d'Israël qui occupe leur terre pour y bâtir leurs colonies. Et il y a aussi les chrétiens coptes d'Egypte.
   Quand tu n'as pas de pétrole ou de gaz, tu n'as qu'a tirer ton plan. Pour Trump, Poutine ou l'Europe, tu ne vaux pas un sou ! Pourtant noue entendons bien souvent les grands de ce monde parler des droits de l'homme, du respect des peuples, à commencer par les minorités. Mais on ne laisse à ces gens-là que leur yeux pour pleurer. C'est des prometteurs de beaux jours, mais c'est "beaucoup de vent et peu de pluie !", sous-entendu de belles promesses.
 
   Tant que les maîtres du monde ne regarderont que de fort loin ce qui arrive aux petites gens de là-bas, j'ai vraiment peur pour elles. Comme depuis des années, elles seront toujours obligées de s'enfuir et d'essayer de trouver une terre plus paisible.  Puissent-elles trouver là des hommes et des femmes de bonne volonté, toujours prêtes à les recevoir comme des frères en humanité.
   Oui, qu'à Dieu ne plaise !     
 

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