Joyeuses Pâques !

Permettez-moi de vous souhaiter de joyeuses Pâques, à un moment où ce mot reprend tout son sens. Le massacre de nos frères chrétiens au Sri Lanka nous l’a rappelé douloureusement ce week-end, il ne s’agit pas de nous souhaiter de passer du bon temps autour d’un gigot ce qui est - il est vrai –fort joyeux, mais bien d’accueillir la résurrection de notre Seigneur comme une joyeuse nouvelle dans ce monde si triste et désespérant. Tout est question de sens. Voilà peut-être ce que nous dit cette Pâques. Nous avons tous vu brûler Notre Dame de Paris et sa reconstruction pose encore la question du sens.
 

Pourquoi rebâtir Notre Dame ? N’a-t-on pas mieux à faire de notre argent ? N’êtes vous pas choqué par ces grandes fortunes et ces entrepreneurs qui déversent des centaines de millions sur ces pierres alors que tant d’associations souffrent faute de moyens ?

Je crois que les associations se trompent lorsqu’elles font un procès à leurs donateurs de ne pas être suffisamment généreux. Et je crois qu’elles se trompent encore d’avantage lorsqu’elles opposent leur juste cause, à celle de la reconstruction de Notre Dame. Les cathédrales ont toujours été bâties par des pauvres, pour les pauvres avec les moyens des grandes fortunes de leurs temps. Et je ne connais pas un riche dans l’Evangile qui soit devenu généreux parce que le Christ lui aurait gueulé dessus. Laissez donc les riches être touchés par le drame de Notre-Dame et laissez Notre-Dame leur faire découvrir leur vocation dans notre société. Elle n’est peut-être pas là où on le croit.
 

Comment ça ?

En réalité, si je prends l’exemple particulier des entrepreneurs et des dirigeants, je crois que leur vocation n’est pas d’abord de donner leur argent "sur demande" ou de palier à l’incurie de l’Etat dans la lutte contre la pauvreté, le mal logement ou l’entretien de nos monuments historiques. Bien sûr, ils doivent y prendre leur part et quand on connait notre système social et fiscal, il n’y a pas trop de doute à cet égard.

Non, je crois, que leur vocation consiste à faire des entreprises qu’ils dirigent… autant de cathédrales. C’est-à-dire des entreprises qui au-delà des aspects techniques, humains et matériels sont belles parce qu’elles sont ordonnées au bon Dieu. Des entreprises qui au-delà des chiffres et des performances économiques disent au monde quelque chose de notre civilisation, de notre culture, de notre rapport à l’homme, de notre rapport à Dieu. Des entreprises qui rassemblent des hommes et des femmes de toute condition, de tout horizon et leur donne de s’accomplir dans ce qu’ils font, dans le respect de leur dignité. Des entreprises qui revendiquent une raison d’être, un sens, une âme.
Voilà sans doute le sens de la reconstruction de Notre-Dame : redonnez à chacun le sens de sa propre vie en regardant à nouveau vers le ciel.  
Joyeuses Pâques à tous.