Incendies dans l’Aude : un territoire dévasté
Plus de 16 000 hectares brûlés, une femme décédée, des routes coupées, et un paysage ravagé. Le département de l’Aude fait face au plus grand incendie depuis 1949. Alors que la situation reste critique, les élus locaux alertent sur la nécessité d’indemniser les vignerons et de revoir l’aménagement du territoire.
« Il faudra qu’on travaille à indemniser les vignerons », estime le député de l'Aude Frédéric Falcon ©pxhereLe bilan est déjà terrible : une femme est décédée, deux civils et onze pompiers blessés, plus de 16 000 hectares partis en fumée, soit une fois et demie la superficie de Paris. Le département de l’Aude est en proie depuis plusieurs jours à un gigantesque incendie, le plus important depuis 75 ans. À l’heure actuelle, 2 150 pompiers et 500 véhicules sont toujours mobilisés, assistés par des canadairs qui survolent sans relâche la région. Une enquête a été ouverte par le parquet de Carcassonne pour déterminer l’origine du sinistre.
Une viticulture sinistrée, un rôle de « coupe-feu »
Pour Frédéric Falcon, député RN de l’Aude, les vignerons doivent être soutenus de toute urgence.
Il faudra qu’on travaille à indemniser les vignerons. Contrairement aux particuliers, les assurances couvrent très très mal ces dégâts. Ce n’est pas le résultat du hasard, la vigne joue un rôle de coupe-feu.
Même constat du côté de Ludovic Roux, viticulteur :
Dans les zones méditerranéennes, la vigne est parfois le seul endroit où il y a encore de la verdure. C’est un vrai coupe-feu.
Des routes coupées, un paysage ravagé
La situation reste tendue sur le terrain, de nombreuses routes sont fermées et l’accès à certaines zones est interdit, comme le rappelle notre correspondant Alain Talpin :
Un certain nombre de routes départementales sont bloquées, jusqu’à Narbonne, à une trentaine de kilomètres. Il ne faut surtout pas s’aventurer sur le feu. Tout le paysage est dévasté. On n’a plus rien du tout.
Une crise de l’eau pointée du doigt
Alors que les conditions de sécheresse sont extrêmes, la question de l’eau et des réserves revient avec force dans le débat.
Interrogé sur la nécessité d’une politique écologique plus ambitieuse pour prévenir ces incendies, le député assume une vision pragmatique :
Développer les cultures de façon responsable, c’est une forme d’écologie. Il faut sortir d’un certain dogme. Ces activités agricoles peuvent aider à prévenir les incendies.
Le message des autorités : vigilance maximale
Alors que le feu n’est toujours pas maîtrisé, les autorités appellent à la plus grande prudence. La préfecture invite les habitants à rester confinés sauf en cas d’ordre d’évacuation émis par les pompiers.


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