Hauts-de-France : dix priorités pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2030
Le Conseil économique, social et environnemental régional (CESER) des Hauts-de-France a présenté ce mercredi 12 novembre, au siège du conseil régional à Lille, un rapport ambitieux pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2030. Ce travail d’un an, dévoilé devant plus de 150 participants, définit dix grandes priorités pour orienter les politiques publiques régionales, dans un esprit de justice sociale et sans dégradation du pouvoir d’achat.
©WikicommunsDix leviers pour une région plus sobre
Le rapport met en avant une feuille de route complète, fondée sur la coopération entre collectivités, entreprises et citoyens. Parmi les priorités :
- Préserver les ressources naturelles et la biodiversité ;
- Accélérer la sobriété énergétique, foncière et matérielle ;
- Décarboner les mobilités et l’industrie ;
- Réduire la consommation énergétique des bâtiments ;
- Développer les énergies renouvelables décarbonées ;
- Promouvoir une économie circulaire et une construction durable ;
- Inscrire la transition écologique dans la formation professionnelle ;
- Mettre en place une gestion en temps réel des émissions régionales.
Un programme jugé « très complet » par François Gemenne, co-auteur du dernier rapport du GIEC, qui intervenait en ouverture du colloque.
« Rendre désirable la transition »
Pour le chercheur, spécialiste des migrations climatiques, la réussite de la transition écologique dépend avant tout d’un nouveau récit collectif :
« Il faut rendre désirable la transition plutôt que de chercher à faire accepter les politiques publiques », a-t-il souligné.
François Gemenne appelle à désidéologiser l’écologie et à s’appuyer sur les dynamiques locales.
Selon lui, les Hauts-de-France font partie des régions pionnières, notamment avec les usines de batteries électriques qui se multiplient, comme celle de Dunkerque, « un bâtiment long comme dix-huit fois Notre-Dame de Paris ».
COP 30 : un sommet sous tension
Ce colloque régional se tient alors que s’ouvre la COP 30 à Belém, au Brésil, où François Gemenne doit s’envoler mercredi soir. L’expert s’est dit sceptique quant à l’issue du sommet, estimant que « les gouvernements des 197 États membres des Nations unies n’ont jamais été aussi divisés ».
Référence directe aux États-Unis de Donald Trump, dont le retour politique inquiète le chercheur :
Ces forces veulent revenir à un passé fantasmé, où les femmes étaient à la cuisine et le mix énergétique composé de charbon et de pétrole.
Plutôt qu’un accord global, il invite à observer les initiatives locales qui émergeront en marge du sommet : les collaborations entre collectivités, entreprises et acteurs de terrain.
« Nous avons besoin de voir pour le croire. Voir comment la transition écologique peut rendre la vie meilleure », conclut-il.


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