Gilles Tavernier, ferronnier d'art : le feu, l'âme, et l'esprit
Donner vie à une pièce, c’est tout un art. Le faire au bon moment, quand cette pièce est encore bien chaude et malléable nécessite un œil avisé, et une technique bien précise.
Notre talent du jour connaît bien ce processus et travaille le fer depuis une trentaine d'années, donne une âme à ses pièces et transmet son savoir faire aux plus jeunes.
Gilles Tavernier, ferronnier d'art, nous accueille dans son atelier.
Gilles Tavernier © RCF LyonInstallé depuis 1998 dans son atelier de Cailloux-sur-Fontaine, Gilles Tavernier nous accueille, tablier sur les épaules et sourire aux lèvres. Le ferronnier d'art est ici chez lui, là où il se sent bien, là où il crée chaque jour des pièces auxquelles il essaie de donner une âme.
L'art de l'apprentissage ...
Pour créer, la flamme dans son cœur et celle de sa forge ne s'éteignent jamais. Une destinée qui a mis du temps à se concrétiser : « On ne se lève pas un matin à se dire, allez, tiens, on va faire de la ferronnerie d'art. Vous allez d'abord dans la chaudronnerie, dans la soudure [...] Je fais ce métier pour parler de la vie, pour parler de l'amour que j'ai de la vie et indirectement, de Dieu », confie celui qui possède quatre CAP et deux brevets de maîtrise dans ces différents domaines.
Le métier de ferronnier d'art, dans le dictionnaire, c'est l'art et la manière de transmettre le beau.
Au-delà des diplômes, la ferronnerie est un art de vivre pour celui qui a notamment fait ses classes dans les ateliers Orgiazzi à Lyon : « Le métier de ferronnier d'art, dans le dictionnaire, c'est l'art et la manière de transmettre le beau [...] d'où mon slogan : l'alliance de la fonction et de l'esthétique ».
Derrière sa carrure imposante, ce féru d'athlétisme a appris au fur et à mesure des années à prendre le temps : «On apprend à appréhender la matière. On apprend à taper au bon moment quand c'est chaud et quand il y a une pièce qui est encore modelable. La principale chose à retenir, c'est l'observation.
C'est développer le sens de l'observation avant d'agir. C'est prendre le temps de s'asseoir et définir un objectif, le clarifier, voir les étapes possibles ».
De la véranda de la boulangerie Jocteur sur l'Ile Barbe, aux rampes d'escaliers, Gilles Tavernier s'adonne également à la confection et la rénovation de mobilier liturgique : « Poser un tabernacle le vendredi et assister à sa bénédiction par l'évêque qui va consacrer le mobilier liturgique, ça ne laisse pas indifférent, c'est épanouissant. On a l'impression d'avoir fait la boucle. J'ai appris mon métier pour rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. C'est quelque chose qui m'a assez bouleversé encore aujourd'hui ».
... Et de la transmission
Pour transmettre sa passion, Gilles Tavernier accueille celles et ceux qui veulent se former : « J'ai pu exercer mon métier de ferronnier d'art seulement à l'âge de 22 ans, et j'ai attendu l'âge de 13 ans pour me former, à espérer, prier, à me préparer à cela. [...] Je ne peux pas m'empêcher d'accueillir ceux qui le demandent. Parce que j'ai tellement vu de copains qui ont essayé avant moi de rentrer dans ces entreprises-là et qui ont été rejetés que moi, personnellement, je ne peux pas dire non ».


Chaque semaine, Thierry Weber part à la rencontre d'un talent de la région lyonnaise, là où il ou elle exerce sa passion, son métier, son sport, son art. Un entretien portrait de 30 minutes, pour découvrir de nouveaux visages, de nouvelles voix et de nouveaux talents. Première diffusion le mardi à 6h, puis le mercredi à 19h et le samedi à 16h.
