Gilles Rebêche est diacre. Il est le responsable de la diaconie du Var, un mouvement qui regroupe toutes les initiatives de solidarité au sein de ce diocèse. Il est également l'auteur de "Tu as ouvert devant moi un passage" (éd. de l’Atelier). Dans ce dernier ouvrage, Gilles Rebêche explique que la Semaine sainte dans laquelle nous sommes actuellement, c’est un résumé de toute l’histoire sainte.
"Il y a dans ces trois jours le mystère de l’Alliance, d’un Dieu qui se donne et qui nous apprend à nous donner. Toute l’histoire sainte est faite de gens qui ont des histoires complexes et qui n’ont jamais renoncé à l’espérance. Dans les situations les plus fermées, ils ont su trouver une brèche de lumière" explique-t-il notamment.
Pour ne jamais renoncer à l’espérance, Gilles Rebêche invite le lecteur à se mettre à l’école des plus pauvres. "C’est d’abord passer de l’hostilité à l’hospitalité. C’est changer nos préjugés, nos comportements, pour considérer les pauvres non pas comme les objets de la charité mais des frères dans la construction d’un monde meilleur. Cela demande beaucoup de temps, de proximité, d’écoute et de patience. Il est difficile d’éviter cette rencontre. Chacun se rend compte que la confrontation à la fragilité le fait grandir dans sa propre humanité" ajoute le diacre.
Une démarche qui n’est pas forcément évidente. Pour Gilles Rebêche, la Semaine Sainte est un véritable lieu d’apprentissage dans ce domaine. "Personne ne choisit avec enthousiasme la croix, elle se présente dans nos vies. Il suffit finalement de consentir à l’accueillir, avec bienveillance, et patience. Qui pourra dire qu’il n’est pas confronté à la misère, à l’exclusion, à la violence, dans sa vie ? On peut rentrer dans un océan d’indifférence, mais justement, la Semaine Sainte nous fait redécouvrir le mystère de l’Alliance, pour aller à la rencontre de l’autre" lance-t-il.
Aujourd’hui, les chrétiens célèbrent le Jeudi Saint. Dans la liturgie de ce jour spécial, il y a deux temps forts, le dernier repas du Christ, et le lavement des pieds. "Le Christ se rend bien compte que son message a du mal à passer. Jésus, dans son testament final, nous apprend à donner, mais à se donner. Dans le témoignage du lavement des pieds, il accomplit un geste éloquent, plein de silence, qui nous rappelle que Dieu ne retient pas jalousement sa souveraineté dans le ciel, mais qu’il se met à genoux devant notre humanité, pour nous relever" explique Gilles Rebêche.
La France a de nouveau été plongée dans le terrorisme. "Ce qui me terrifie, c’est que ces populations sont totalement désespérées, qu’elles trouvent finalement dans la violence un sens à leur vie. Et je pense que c’est ce qu’il y a de plus terrible. Là on est dans l’expérience du Vendredi Saint, où l’amour n’est pas aimé, et comme à l’époque de Jésus, dans la dramaturgie du Vendredi Saint, c’est souvent au nom de principes religieux que Dieu est défiguré. Le mystère de la Croix montre que même dans les moments où l’on a le sentiment d’être abandonné de Dieu, c’est lui qui vient encore nous redire par quel passage nous devons avancer" conclut Gilles Rebêche.
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