Gabon, les Eglises chrétiennes s'engagent
La tension est palpable au Gabon, quelques jours après la réélection contestée d'Ali Bongo à la tête de l'Etat. Les violences et les pillages sont retombés. Mais l'opposition, menée par le candidat malheureux Jean Ping, appelle à à la grève générale. En France, l'inquiétude grandit. Le ministère des affaires étrangères se trouve sans nouvelle de 15 ressortissants, tous binationaux franco-gabonais. Après les heurts, les autorités ont procédé à une vague d'arrestation. Manuel Valls a demandé mardi matin un nouveau décompte des voix du scrutin présidentiel.
L'Eglise pour un recompte des voix
Parallèlement, l'Eglise catholique gabonaise, majoritaire au sein de la population, s'engage. Rémy Nelson de RCF Lorraine-Nancy a rencontré Chyc Polhit Mamfoumbi, un des coordinateurs pour le Grand Est des mouvements de mobilisation contre la réélection d'Ali Bongo. Pour lui, "l'Eglise catholique a dit assez clairement à Ali Bongo d'arrêter de tuer son peuple". Il ajoute : "Elle n'est pas resté dans une forme de réserve en adoubant le président actuel, comme elle pu le faire dans le passé. L'Eglise a vraiment demandé un recompte au président."
Pour les leaders des confessions chrétiennes récemment implantées dans le pays, l'engagement est plus complexe. "Ils ont peur d'être arrêtés ou sont déjà arrêtés", témoigne Chyc Polhit Mamfoumbi. "Le gouvernement essaie de faire taire les leaders du clergé des églises moins constituées", abonde-t-il. Selon lui, "le gouvernement empêche la population de se rendre à l'église pour la détourner de la parole de Dieu, d'une part, mais aussi pour éviter d'écouter la parole des leaders d'églises qui demandent un recompte des voix de la présidentielle".
Le reportage de Rémy Nelson de RCF Lorraine-Nancy
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