Il est des jours trop douloureux, où nous sommes perdus.
Quand un proche s’en va bien trop tôt, et qu’un autre tente de se tuer. Nous sommes là, avec ce sentiment d’impuissance devant le malheur de ceux que nous aimons et qui est une chose terrible. Révoltante et qui fait tant souffrir.
Nous désirons de toute notre âme et de toutes nos forces que l’amour soit plus fort que la mort. Mais la vie est un souffle. Chacun le sait mais tente de l’ignorer le plus possible. Car nous voudrions la vie forte, éternelle si possible, capable de tout vaincre surtout.
Plus encore quand elle aime et est aimée. Si fort. Mais l’amour aussi est un souffle. Pourtant, il est présent, généreux, patient, espérant, attentif, amoureux. Mais il reste un souffle. Nous sommes alors affrontés à ce mystère si douloureux, scandaleux, insupportable, qu’il n’est pas plus fort que la mort, ou la douleur de vivre.
Comment dire notre chagrin et notre désarroi ? De ne pouvoir rejoindre ce mal enkysté loin, dans leurs angoisses, leurs abîmes. Lui l’enfant d’hier rieur, bout en train, généreux et vivant. Lui l’ami généreux, l’époux amoureux, le père aimant, le passionné du partage, lui, le croyant habité.
Tous deux – comme trop d’autres, ne pouvant plus, ou si douloureusement, vivre avec eux-mêmes.
Pourtant, chacune, chacun, fait de son mieux, aime de toute son âme, de toute sa vie, en vérité. Parfois risquant même l’impossible. Mais il peut y avoir trop d’inaccessible, de profondeur à la souffrance de vivre. Et la vie est parfois si violente, injuste, voleuse.
Il n’y a là nul égoïsme, ni honte.
Que dire ? Je ne sais. Que faire ? Nous aimer sans compter. Soutenir les mains et les bras de chacun afin qu’ils restent levés vers le ciel. Et quand ils ne le peuvent plus, croire que les mains du Christ en croix, sont bien levées pour toujours et en faveur de tous.
Demain je serai à Lourdes pour le pèlerinage du Rosaire. Ces souffrants, visibles et invisibles, chers à mon cœur ou inconnus, seront sur un brancard. Afin d’être au premier rang.
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