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Foyer de Charité : « Pour qu'ils puissent vivre leur vocation réelle, il faut prendre soin des membres », appuie Sophie Lebrun

Foyer de Charité : « Pour qu'ils puissent vivre leur vocation réelle, il faut prendre soin des membres », appuie Sophie Lebrun

Un article rédigé par Joséphine Bacquaert - RCF, le 19 février 2024  -  Modifié le 20 février 2024
L'Invité de la Matinale "L’organisation même des foyers de charités broie les personnes et les âmes", dénonce Sophie Lebrun

Vendredi, le Vatican a accepté le 12 février dernier la démission de Mgr Michel Dubost, le délégué pontifical des Foyers de charité depuis deux ans. Il était chargé de suivre la mise en œuvre d’un audit général de la communauté après les révélations d’abus commis par l’un de ses fondateurs le père Finet. Un audit qui patine.

Sophie Lebrun, journaliste La Vie ©Gautier Demouveaux Sophie Lebrun, journaliste La Vie ©Gautier Demouveaux

Pour rappel, ces Foyers de Charité sont des lieux de retraite. Il en existe une douzaine en France et près de 70 dans le monde.  En tout, ils en comptent environ 800 membres. 

L’envers du décor des Foyers de Charité 

Deux co-délégués, déjà en poste depuis deux ans aux côtés de Mgr Dubost vont prendre sa suite : Laurent Landete, directeur du collège des Bernardins, et soeur Christine Foulon, religieuse assomptionniste. 

L'Invité de la Matinale "L’organisation même des foyers de charités broie les personnes et les âmes", dénonce Sophie Lebrun

La communauté continue de faire face à des révélations d'abus : abus sexuels, abus spirituels, abus de pouvoir, dérives sectaires comme le révèle une grande enquête de l’hebdomadaire la Vie. « J'ai réalisé qu'il y avait beaucoup de choses qui se passaient depuis 2 ans et très peu d'informations », constate Sophie Lebrun, journaliste à La Vie. 

J'ai réalisé qu'il y avait beaucoup de choses qui se passaient depuis 2 ans et très peu d'informations.

Sophie Lebrun met en lumière un système, qui malgré une forte volonté de certains membres, ne permet pas la réforme. « A partir du moment où les membres de Foyers de Charité ne sont pas dans un statut qui permet de reconnaître leur dignité alors toute volonté de réforme ne peut aboutir », constate la journaliste. 

Des témoignages d’abus sexuels 

Sur le plan des violences sexuelles, les Foyers de Charité adhèrent, depuis juin 2022, à la Commission reconnaissance et réparation mise en place après le rapport de la CIASE. 18 dossiers ont été déposées, dont 13 ont abouti. « La majeure partie des témoignages que j'ai recueilli, sont des personnes qui ont cherché à comprendre ce qu'ils ont vécu et pourquoi ils n'arrivaient plus à avancer et à vivre pleinement leur vocation », déclare-t-elle. 

Ils ont regardé s'ils étaient dans les critères, et ils sont dans les critères d'un lieu où il y a des dérives sectaires.

Les membres de foyer de Charité décrivent à ce moment donné une prise de conscience. Dans les documents épiscopaux, ils sont allés chercher ce que les règles de l'église et les évêques préconisent. « Ils ont regardé si ils étaient dans les critères, et ils sont dans les critères d'un lieu où il y a des dérives sectaires », explique Sophie Lebrun.

Soupçons d’abus sociaux  

A l’origine, le système des Foyers de Charité propose, à ses membres, une protection sociale selon le droit du travail français. En réalité, il n’en est rien. « Au moment où ils ont voulu quitter ces Foyers de Charité, certains membres se sont rendu compte que pendant de très nombreuses années, personne n'avait cotisé pour eux », expose-t-elle.

Pourtant, les membres disposent d’un contrat de travail considérant qu’il travaille 70 heures par mois. Sophie Lebrun rappelle : « Et ce n'est pas la réalité, ils travaillent beaucoup plus que ça et avec une situation où il y a de moins en moins de membres et toujours une présence des retraitants. » Pour qu'ils puissent vivre leur vocation réelle, elle demande que l’on prenne soin des membres qui sont à l'intérieur des Foyers de Charité. 

Au moment où ils ont voulu quitter ces Foyers de Charité, ils se sont rendu compte que pendant de très nombreuses années, ils n'ont pas cotisé pour eux.

Pour ce sujet comme pour tous, les nouveaux délégués pontificaux disent vouloir permettre aux Foyers de charité de retrouver sa gouvernance en organisant une assemblée consultative dans l’année 2024 dans une démarche de synodalité.

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
L'Invité de la Matinale

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