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Film "Le mystère Henri Picq", un vrai divertissement

RCF,  - Modifié le 7 mars 2019
Valérie de Marnhac a vu pour nous le film "Le mystère Henri Picq" de Rémi Bezançon : "Je vous garantis cette semaine un vrai divertissement !"
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On parlait au théâtre, au 17ème siècle, pour le divertissement, d’"œuvre de fantaisie, légère et agréable". Et c’est exactement ce que nous offre Rémi Bezançon, sur grand écran bien sûr ! Son film est à la croisée des genres, c’est à la fois une enquête littéraire et une comédie.

C’est donc l’histoire d’un critique célèbre d’une émission littéraire télévisée, qui est joué par Fabrice Luchini. Il est convaincu que l’auteur du dernier roman à succès est une imposture. Et il part à la recherche du véritable écrivain. Le film est basé sur un tandem dépareillé, qui est un des ressorts majeurs du comique et qui fonctionne ici très bien !

En fait, quand le réalisateur a lu le livre de David Foenkinos, il a immédiatement pensé à Fabrice Luchini pour le rôle principal. Et c’est Luchini qui a suggéré Camille Cottin pour jouer la fille du romancier, avec qui il va mener l’enquête. Ils s’étaient croisés sur le tournage de la série "Dix pour cent", ils ont le même sens de la répartie et du mot juste. Et ils prennent un vrai plaisir à jouer ensemble !

Fabrice Luchini garde sa personnalité et son talent mais Camille Cottin relève bien le défi face à lui ! Ils forment un couple qui n’est pas du registre père-fille ni du registre de la séduction mais qui tient plutôt de l’amitié amoureuse et de la complicité intellectuelle. Et c’est assez jubilatoire ! Et puis les duos mixtes sont assez rares dans la comédie. Ils m’ont fait penser un peu à André Dussolier et Catherine Frot, dans les films de Pascal Thomas adaptés d’Agatha Christie. Mais là, en plus, Camille Cottin incarne la nouvelle génération et une forme de relève !

Le recentrage de l’enquête sur les deux personnages est propre au film. Dans le livre, le journaliste littéraire n’arrive qu’à la moitié de l’intrigue. Mais il a gardé en revanche la critique mordante du microcosme de l’édition parisienne, voire germanopratine, de son snobisme et de son décalage avec le reste du monde ! C’est pour ça que l’enquête se déroule au bout du Finistère, sur la très belle presqu’île de Crozon. Et puis le film, comme le livre, ironisent sur la manière dont le marketing privilégie le "roman du roman", c’est-à-dire le contexte des œuvres plutôt que leur qualité intrinsèque.

Ici, le livre est le personnage central du film. Déjà, il en est l’inspirateur, puisqu’il s’agit de l’adaptation d’un roman. Et puis dans l’intrigue, il est celui qui agit sur les autres personnages et qui modifie leurs trajectoires. Rémi Bezançon parle de l’importance de la fiction dans la vie et il a une formule très juste. Il dit : "on court tous après la vérité mais on survit grâce aux illusions". Courrez donc voir le film, ce n’est pas une illusion !

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