Fauteuil académique

Je lis dans la presse ce matin, que l’élection d’hier à l’Académie française a été blanche… Ou encore que le fauteuil de Michel Déon n’a pas eu de successeur. Voilà autant de formules qui  méritent radiographie. C’est que comme je le signalais hier, ce n’est pas seulement un honneur et une reconnaissance que d’être élu à l’Académie, c’est aussi être engagé à des tâches particulières, notamment celle du dictionnaire.

Pour avoir une idée de cet excellent dictionnaire, il faut absolument consulter d’une part le site de l’Académie française et notamment Dire ne pas dire, où sont consignés force conseils, c’est passionnant. Et d’autre part, il faut découvrir le dictionnaire sur un mot qui vous intéresse. Et pour y accéder au plus vite, tapez "dictionnaire de l’Académie française" suivi de "Atilf", a t i l f – c’est le nom du laboratoire CNRS avec lequel l’Académie est associée pour la présentation numérique du dictionnaire –, et s’ouvre alors une fenêtre dans laquelle il suffit de taper le mot que vous recherchez et vous accédez à l’article. Formidable et très rapide ! Qualité exceptionnelle garantie.

Mais revenons à l’élection où pour la troisième fois les membres de l’Académie ne sont pas parvenus à élire un successeur au fauteuil de Michel Déon, hier, en ayant donc « recalé » lit-on dans la presse notamment Luc Ferry et Charles Dantzig. En fait, le fauteuil désigne le siège attribué à un membre d’une assemblée, et il y a quarante fauteuils à l’Académie française, et on candidate pour une élection à la majorité sur un fauteuil précis, celui de tel ou tel Académicien disparu. Les fauteuils sont verts, parce que sous Louis XIV, un membre âgé ayant sollicité un fauteuil, Louis XIV en fit fabriquer quarante, pour cette belle assemblée démocratique.  Ce qui me fait penser à une expression plaisante, "arriver dans un fauteuil". Une expression attestée en 1889 signifiant qu’on y est arrivé sans peine. Eh bien la preuve est faite qu’on n’arrive pas dans un fauteuil à l’Académie française !