Exposition sur les Harkis et leurs familles à Nice
Hier après-midi, la ville de Nice a inauguré sa nouvelle exposition sur les Harkis et leurs familles au centre universitaire méditerranéen. Des anciens soldats français et des enfants d'Harkis étaient présent. L'occasion de revenir sur leurs histoires alors qu'Emmanuel Macron a demandé pardon aux Harkis lundi dernier, près de 60 ans après la fin de la Guerre d'Algérie.
À Nice, au centre universitaire méditerranéen, une exposition rend hommage aux Harkis et leurs familles. Elle retrace toute l’histoire de cette communauté qui s'est battue aux côtés de la France, à travers 15 panneaux, tous mis à disposition par l’office nationale des anciens combattants. "Lorsque l'on a organisé cette exposition on ne pensait pas faire autant parler de nous cette semaine", s'émue Rémy Giaccehero, directeur de l'office nationale des anciens combattants dans les Alpes-Maritimes. Lundi dernier Emmanuel Macron a demandé "pardon" aux Harkis et a reconnu « un abandon de la République française ».
Des souvenirs difficiles
Pour Ali Amrane, fils d’Harkis né au camp de Rivesaltes en 1962, les souvenirs d’un quotidien difficile sont toujours là. "On vivait dans les bois. On était isolés dans la forêt. On ne nous donnait pas la possibilité de nous intégrer avec la population française," se souvient Ali. En plus de cet éloignement géographique, les Harkis étaient bien souvent illettrés, ce qui accentuait la réclusion. Après 35 ans de lutte acharnée en association pour la reconnaissance de son peuple, Ali Amrane se dit "satisfait" du discours d'Emmanuel Macron envers les Harkis, même si "beaucoup de Harkis sont décédés malheureusement, on attendait cette reconnaissance, on remercie le Président et on reconnaît son courage."
"Tous mes amis sont morts."
"C'est trop tard, tous mes amis sont morts. C'est une honte," lance un ancien soldat français, très ému par l'histoire de ces compagnons de guerre.
Pour André, également ancien combattant français, il est tout à fait normal que la France demande pardon à tous ces Harkis qui ont été abandonnés, pour certains torturés et tués en Algérie. Une décision légitime selon lui car "les Harkis se sont mobilisés aux côtés de la France contre le FLN* parce qu'ils ont estimé que la France était le pays qui les avait modernisés avec des hôpitaux, des routes ect...".
C'est pour cette mobilisation et pour leur rendre hommage que André et d'autres anciens soldats français se sont rendu à l'exposition intitulée « Parcours de harkis et de leurs familles ».
L’exposition est à voir jusqu’à demain midi et ouverte au grand public. Pass sanitaire obligatoire.
* Le Front de libération nationale, parti politique algérien.
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