Enfance en danger
Un SDF sur quatre est passé par l’Aide sociale à l’enfance, selon l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), ce n’est pas une fatalité d’ajouter de la maltraitance à la maltraitance. Ce n’est pas une fatalité de fabriquer des sans-domicile-fixe.
Grâce à des prises de position de professionnels de l’enfance, des reportages et des émissions dans les grands médias, se lève en France un vent d’indignation sur le sort que la République réserve aux plus faibles : les enfants et les adolescents dont elle a la charge car leurs familles sont défaillantes ou maltraitantes. Près de 300.000 mineurs, soit plus que toute la population de Nantes, sont pris en charge au titre de la protection de l’enfance.
Celle-ci sauve des vies, mais elle doit faire plus que cela. La France fabrique des générations d’enfants victimes plusieurs fois, à l’instar de ces enfants subissant des violences sexuelles dans les foyers et obligés de cohabiter avec leurs agresseurs, ou de ceux qui sont violentés dans leur famille d’accueil et parfois dans des institutions. Aujourd’hui, il faut entre deux semaines et plusieurs mois, parfois plus d’un an et demi, pour placer un enfant dont on sait qu’il est victime de violences intrafamiliales.
Et que dire des plus de 25000 mineurs non accompagnés, autrement dit des enfants, ou jeunes adultes, étrangers et isolés ?
Le gouvernement vient – enfin – de nommer un secrétaire d’État à la protection de l’enfance, M. Adrien Taquet. Souhaitons que la réalité des moyens soit engagée et tous les acteurs impliqués. Si c’est là que vont taxes et impôts, alors ils sont les bienvenus !
Quant à tout le petit peuple des gilets et foulards, de toutes couleurs, qui demande avec raison respect, considération et moyens de vivre, espérons que nombre d’entre tous et de tous les autres viendront se tenir aux côtés de ces plus fragiles pour les soutenir, les accompagner, quelles que soient leur histoire ou leur origine.
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