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Emmanuel Macron, toujours pas écolo

RCF,  - Modifié le 17 juin 2020
Alors que l'allocution post-confinement du président de la République était très attendue notamment pour organiser le monde d'après, Emmanuel Macron semble méconnaître la réalité écologique.
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Pas d’écologie dans la dernière allocution présidentielle, pas non plus dans les grandes orientations du plan de relance… On a envie de dire "comme d’habitude". Comme d’habitude alors que ça devient incompréhensible. Il paraît que 88% des Français souhaitent davantage de contraintes environnementales pour les entreprises et sont disposés à en assumer les conséquences. Ce qui est tout de même logique au vu de l’emballement climatique actuel, des chiffres inouïs de la pollution par le plastique, des nouvelles en provenance de la fonte de l’Arctique, etc. Emmanuel Macron promet de se réinventer tout en martelant qu’il faut garder le cap, c’est-à-dire productivisme, productivisme et encore productivisme. On finira par croire que l’ancien monde est dans sa tour d’ivoire, les yeux et les oreilles bouchées.

À ce stade, je ne l’explique plus. Emmanuel Macron s’est montré très fort sur certains sujets comme la chloroquine pour les hyperpolitiser, c’est-à-dire en faire des objets politico-médiatiques, enjeux de batailles de pouvoir, d’affrontements de lobbies, des questions qu’on règle à coups de sondages… Et pour finir, des sujets vidés de leur réalité, tangible, concrète. Des opinions, des courants politiques.

Clairement, pour lui, la crise écologique n’est qu’un objet politicien, un courant d’opinion à canaliser à son bénéfice. C’est-à-dire que le sujet reste, à ses yeux, malléable à ses éléments de langage. Il n’y aura pas de prise en compte de la réalité puisque contrairement aux scientifiques, et à un nombre croissant de citoyens, le sujet n’accède pas au rang de réalité. Nous pratiquons tous à notre échelle ce genre de déni, mais c’est gênant pour des décideurs de ce niveau. Je ne comprends pas qu’il n’entende personne lui dire : "Président, la facture de l’inadaptation de notre agriculture au changement climatique et le prix de la disparition des insectes, on ne peut pas la payer."

Ce que le sommet ne veut pas faire, il va falloir que la base l’amorce. Si les étages inférieurs de la pyramide décident de se mettre à marcher dans une direction, le sommet sera entraîné dans le mouvement, que ça lui plaise ou non. Je ne parle pas que des choix individuels. Je parle de tout ce qui nous est accessible en termes d’engagements associatifs, ou en politique locale, tout ce qui ne dépend que de nous. Il faut opposer à l’inertie d’en haut le dynamisme du bas. En plus, cela nous permet de dépasser un peu le sentiment d’impuissance qui a de bonnes raisons de nous accabler.

 

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