Oui et même aussi d’espérance. C’était un colloque organisé par l’académie d’écologie intégrale du sanctuaire de Notre-Dame du Chêne, un sanctuaire marial animé par la communauté Saint-Jean qui s’est senti appelé à vivre l’écologie intégrale. Ça passe par le concret avec notamment le jardinage en permaculture mais aussi la formation avec un colloque comme celui de ce week-end. On a parlé des menaces écologiques concrètes, le climat, la perte de biodiversité, les menaces sur l’eau, sur les sols, forcément le tableau est sombre : on doit parler de risque concret d’effondrement. Il faut l’avoir à l’esprit et connaître ces mécanismes pour bien discerner ce que ça peut signifier, pour réaliser. Sinon, on va rester dans le déni et l’aveuglement. Mais on a aussi évoqué une approche spécifiquement chrétienne de cette notion d’effondrement.
Tout d’abord ce n’est pas la première fois qu’on vit des effondrements. Les Pères de l’Eglise ont vu s’écrouler l’Empire romain, qui était devenue chrétien. Ils se sont posé de sacrées questions. Et l’Eglise a survécu. Ça ne s’est pas fait tout seul. Ç’a été un temps brutal, sanglant même. On ne peut jamais souhaiter ça. Mais quand ça nous arrive, nous chrétiens devons savoir habiter ce genre d’époque. Au colloque nous avons accueilli l’agronome Hervé Coves, spécialiste en permaculture, donc au plus près du drame écologique et qui ponctue tous ses propos de cette phrase : « la vie est belle ». Ici maintenant au bord de l’effondrement la vie est belle. Elle est pour cela à protéger, mais elle est aussi incroyablement résiliente, elle est merveilleuse, et d’autant plus qu’on prend soin d’elle. On peut garder cette foi dans la vie telle qu’elle nous est offerte, sur cette planète, par le Créateur ; c’est une boussole. Pas pour un quiétisme béat. Ça va tanguer. Il va falloir batailler pour qu’elle survive.
Pas forcément. Ce que notent les collapsologues, ceux qui analysent le phénomène d’effondrement dans l’Histoire et à notre époque, c’est que ces phases sont bien plus des phases de retour de la solidarité que du chacun pour soi. En tout cas cette ère sera aussi ce qu’on en fera. Là encore, on en a beaucoup parlé au colloque, la mission du chrétien en pareil temps, c’est d’aimer. Agir, mais par amour ; être artisan de paix, témoigner qu’autre chose est possible qu’un repli sur soi dans un blockhaus. L’effondrement sera sûrement un temps et une terre de mission. Il faudra être là pour dire comme les apôtres « Paix à cette maison ». ça sera tout sauf bisounours. Comme Paul et Barnabé on prendra des pierres. Mais c’est sans doute possible notre tâche pour ce genre d’époque.
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