Passer de la Convention à l’action. C’était le but de la soirée qui a réuni plus de 30 associations, mercredi soir, à Paris, à l’occasion des 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant. Parmi les invités, la fondation Apprentis d’Auteuil. Pour Baptiste Cohen, coordinateur de l’action pour l’enfance aux Apprentis d’Auteuil, "l’enfance est quelque chose d’universel. Pour agir devant les problèmes de la jeunesse, il faut revenir à nos racines : que l’enfant représente quelque chose d’universel. On doit aux enfants ce dont ils ont besoin pour devenir des adultes et prendre leurs responsabilités. Les enfants ont des droits, ce qui signifie que les adultes ont des devoirs".
Ce dernier rappelle qu’une Convention internationale est un instrument juridique. Dans les faits, au quotidien, on ne se préoccupe pas forcément de la règle de droit. "Les enfants ont d’abord besoin qu’on les aime. Ce n’est pas écrit dans la Convention internationale. Mais c’est de ça dont ils ont besoin. Après, comment fabrique-t-on de l’amour dans des familles en difficulté, c’est là tout le problème. Il faut fabriquer de la confiance, des temps d’écoute, il faut leur donner la possibilité d’apprendre même lorsqu’ils résistent aux apprentissages ..." ajoute-t-il.
En France, le constat de la Fondation Apprentis d’Auteuil est clair. Le compte n’y est toujours pas pour les enfants, en matière d’application de cette Convention. "La société fabrique en permanence de l’injustice. Nous sommes là pour dire que les enfants sont particulièrement sensibles, vulnérables. […] L’objectif est aussi d’aider des familles entières. La difficulté, c’est qu’on est dans un État où tout est très réglementé. Il faut apprendre à travailler avec des familles, et pas seulement s’occuper des enfants" lance-t-il.
Hier soir, durant la soirée d’anniversaire de la Convention, les associations présentes se sont fixées un cap : zéro enfant à la rue en 2022. Deux ans pour sortir les enfants et leurs familles de la rue. "C’est le gouvernement qui a émis cette idée. On ne peut pas régler tous les problèmes par des outils juridiques, par des contraintes, par des lois. La fraternité est quelque chose d’antérieur à la Convention. Or la fraternité est la même, qu’on la pense en tant que chrétien ou que citoyen" estime Baptiste Cohen.
Aujourd’hui, de nombreux outils existent déjà pour lutter contre l’exclusion des enfants. Mais il manque quelque chose. "Il faut faire de la lutte contre l’individualisme et contre l’exclusion une priorité. À ce moment-là, cela s’appliquera aussi aux enfants. Il faut être raisonnable. Notre cœur, notre tradition, notre philosophie politique nous dit que c’est l’attention aux autres qui est au cœur. L’égalité ne peut pas fonctionner s’il n’y a pas de fraternité" clame Baptiste Cohen.
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