Déchéance de nationalité: la Haute autorité éthique du PS saisie
Une stratégie à risque pour le président François Hollande, qui n’en est pas à la première division au sein de son parti. Le chef de l’Etat, qui a demandé à Manuel Valls de porter la réforme constitutionnelle, comprenant notamment la déchéance de nationalité pour les terroristes binationaux, se heurte actuellement à une véritable fronde interne au PS.
La frange gauche du parti majoritaire accuse en effet le gouvernement de faire le jeu du Front national en voulant inscrire cette mesure dans la Constitution, une mesure jugée pour certains héritée du régime de Vichy. Mais l’exécutif semble tenir bon, et se maintient dans sa ligne directrice. A droite, les réactions ne sont pas légion. Les ténors des Républicains ne se sont pas exprimés sur la question, si ce n’est quelques voix à l’image d’Eric Ciotti.
L’affaire prend un nouveau tournant ce mardi, puisque des militants PS viennent de saisir la Haute autorité éthique du parti, afin qu’elle rende un avis sur ce sujet qui divise jusque dans les rangs de l’Assemblée nationale. Certains députés, à l’image notamment de Pouria Amirshahi, estiment en effet que le gouvernement se moque d’eux, en voulant faire adopter une mesure que "seul le Front national a approuvé unanimement".
"Il est assez gonflé de faire porter sur ceux qui s’opposent à cette loi la montée du Front National" estime le député PS de la neuvième circonscription des Français établis hors de France. Ajoutant qu’"il n’y a pas de Français à part dans la République. C’est ce message que je veux faire passer à Manuel Valls, le ramener à la raison. C’est une grande perdition que de s’engager dans un débat de ce type".
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