Confinement, trouver des repères en tant de crise
C’est l’objet de ma chronique car les EDC viennent sous la direction de Nicolas Masson et de son groupe Sources bibliques et théologiques de publier un livret « L’entreprise et la destination universelle des biens » qui vient compléter une collection Pensée sociale chrétienne qui a déjà traité des sujets de dignité, bien commun, subsidiarité et participation…
La première partie du livret sur la destination universelle des biens nous aide à comprendre quels sont les types de biens : matériels et immatériels, marchands et non marchands, communs ou individuels, circulants ou immobilisés. C’est l’occasion de réfléchir au fait que nous sommes appelés à être gestionnaires de ces biens qu’à en être propriétaires. La notion de propriété est utile car elle permet de responsabiliser et d’organiser mais il faut avoir conscience que nous ne sommes que de passage. Ce livret qui traite également de l’option préférentielle pour les pauvres est l’occasion pour chacun de se questionner : est-ce que je possède mes biens en en usant ou est-ce que je suis possédé par les multiples biens que j’ai accumulés ?
Il nous faut changer de paradigme. Nous nous épuisons souvent à faire de notre mieux mais nous oublions que nous avons déjà tout reçu. Savons-nous nous émerveiller et rendre grâce d’avoir tout reçu de Dieu notamment la création et la vie ? Ensuite, quand nous avons appris à recevoir, il nous revient de faire fructifier et de partager ce que nous avons reçu sans oublier que le bien qui est le plus important est notre âme et notre salut. Le partage et la transmission sont des questions qui se posent particulièrement aux dirigeants. Quelle place pour le don et la gratuité en entreprise ? Plus de 10 courts témoignages « Agir avec les EDC » figurent dans ce livret, ils viennent donner des exemples de mise en pratique concrète de cette destination universelle des biens. En parler c’est bien mais le vivre c’est mieux ! J’ai été amené à me questionner sur ce sujet il y a 6 ans quand j’ai été sollicité pour sauver une librairie employant 17 salariés, véritable poumon culturel du centre-ville de Laval, ville où j’habite. Investir dans ce secteur n’était pas franchement raisonnable, c’est pourtant ce que j’ai fait. Ce qui m’a décidé, c’est qu’en discernant dans la prière il m’est venu la parabole du jeune homme riche qui repart triste de ne pas avoir pu décider de partager ces biens.
Comme j’avais envie de vivre en ami de Jésus, de contribuer au bien et que vivre dans la joie est essentiel pour moi, j’ai décidé d’investir dans ce projet de sauvetage et de reprise bien que ce ne soit pas raisonnable sur le plan financier. Suivre Jésus n’est pas toujours raisonnable, c’est pourtant ce à quoi nous sommes appelés.
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