Depuis très peu de temps, en effet, un mot s’installe dans notre langue, un mot que l’on rencontre certes rarement mais qui surgit quand le sujet s’y prête, c’est donc la collapsologie. Et il y a un mois, voilà qu’un ami me signale à propos d’une personne qu’elle est collapsiste. Cela ne fait pas partie de mon vocabulaire, mais puisque le mot prend de l’ampleur, il nous faut le radiographier…
Tout d’abord, au mot collapsus, entré en 1785 en français en tant qu’emprunt au latin, et qui vient du latin collabi, s’affaisser, et c’est donc un terme médical désignant un malaise soudain intense, avec baisse de tension et sueurs froides, on parle alors d’un collapsus cardiovasculaire.
C’est aussi l’affaissement d’un organe, et c’est par exemple le collapsus pulmonaire. Il y a aussi, emprunté à l’anglais, depuis 1925, le verbe familier collapser, s’évanouir, de l’anglais to collapse, s’écrouler. Enfin, voilà qu’au début du XXIe siècle, apparaît en rien familier, le mot colapsologie, pour désigner l’étude de l’effondrement de la civilisation industrielle et ce qui pourrait lui succéder. On se retrouve là de fait avec un concept lancé par Yves Cochet, de l’Institut Momentum, présentant cet effondrement comme « le processus à l’issue duquel les besoins de base, eau, alimentation, logement, habillement énergie, ne seraient plus fournis qu’à une minorité de la population.
Tout vient d’un livre à succès paru en 2015 Comment tout peut s’effondrer ? Petit manuel de colapsologie à l’usage des générations présentes, livre écrit par Pablo Servigne et Raphaël Stevens. Et c’est justement Pablo Servigne, ingénieur agronome, et Raphaël Steens, expert en résilience des systèmes socio-écologiques qui ont inventé ce mot. Rappelons que la résilience correspond étymologiquement tau fait de « re-sauter », et qu’il s’agit donc de la capacité à vivre en surmontant le chaos.
En vérité, j’aimerais jouer parfois à l’anticollapsionniste. Il y eut la crise de 1929, il y en aura peut-être d’autres, mais contrairement à quelques-uns, je crois en l’être humain, à la jeunesse, au sursaut. Tout cela me fait penser à Alain qui déclarait : « Le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté. » Que la volonté soit avec nous.
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